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Moi je suis le bon pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis

icone-qualite-or-le-bon-pasteur-15-x-19-5-cm.jpgLes plus anciens se souviennent peut être d’une fable de Rabelais, celle des moutons de Panurge. Dans ses pérégrinations, Panurge entre en conflit avec Dindenault, marchand de mouton. Pour se venger, il lui achète finalement un mouton, et le jette à l’au. Tout le troupeau rejoint son congénère. Et même Dindenault qui se noie en essayant de les retenir et de les sauver. Panurge ne s’occupe que de son amour propre blessé et cultive sa vengeance au détriment de tout le troupeau. Dindenault ne s’occupait que de son profit et sa démarche au profit de son capital tombé à l’eau n’entraînera rien d’autre que sa propre mort, sans rien sauver du troupeau.

Pourquoi vous parler des moutons de Panurge ? C’est que la page d’Evangile de ce jour est aux antipodes. Entre le bon pasteur et le mauvais commerçant, le mauvais berger, il y a tout lieu de choisir Jésus, le vrai berger et le bon pasteur. Dans ce si beau chapitre 10 de l’Evangile selon saint Jean, le Christ dévoile quelque chose supplémentaire de son identité et de sa mission. Retenons 3 points

Il veut le bien de son troupeau, et pas le sien. Déjà le Psaume 22 prophétisait cette sollicitude pastorale du Christ. Souvenons-nous de ce psaume : Le Seigneur est mon berger : « je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; * il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, * car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. »

Sollicitude pleine d’attention, de protection, de tendresse et de miséricorde. C’est que le Bon pasteur ne s’occupe pas de lui. Son troupeau n’est pas un prétexte pour s’enrichir, pour se mettre en avant, pour asseoir une promotion de soi. Il prend soin de ce troupeau, il console, prend sur ses épaules. Il laisse le troupeau pour aller chercher la brebis égarée. Et même il s’occupe de ceux qui sont dans l’enclos et de tout les autre pour les réunir, les rassembler. Jour et nuit, sans se lasser, ce troupeau prend toute la place dans son cœur et c’est sa joie.

Il connaît ses brebis, et les appelle par leur nom. A chaque célébration de baptême, la première question posée aux parents est justement celle du nom donné à l’enfant. Question surprenante quand on sait que l’enfant est déjà déclaré à l’état civil et que les registres de baptême sont déjà rédigés. C’est que ce nom donné par les parents, par nos parents est comme assumé par Dieu. Ce nom va devenir celui par lequel le Seigneur s’adresse à chacun, à vous comme à moi. Mystère du nom, mystère de cette relation intime de chacun avec le seul Maître de nos vies. Mystère de notre identité et de notre vocation que le Christ connaît en profondeur, plus et mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes.

Il donne sa vie pour ses brebis. Ni Panurge, ni Dindenault n’aurait donné leur vie pour leurs moutons et pour cause. Ils étaient bien trop attachés à leur orgueil pour les uns et à leur capital pour les autres. Le Christ lui, donne sa vie, et c’est bien ce que nous avons célébré il y 3 semaines ici même dans cette église. « Par ses souffrances, nous sommes sauvés » chante Isaïe dans le 4ème chant du serviteur souffrant, lu le Vendredi Saint. « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). Lui seul pouvait donner cette vie reçue du Père. Lui seul pouvait la donner en offrande volontaire, pour nous, en notre faveur. Le mot grec suggère cette offrande sacrificielle : il dépose sa vie, il l’abandonne entre les mains du Père, pour nous et pour notre salut comme nous allons le redire dans un instant.

Vouloir le bien, connaître chacun et donner sa vie. Voici donc 3 attributs du bon pasteur, qui le distingue de tous les mauvais bergers, des mercenaires et des prédateurs. Mais voici également 3 attributs qui nous sont précieux en ce dimanche de prière pour les vocations, et spécialement pour les vocations sacerdotales. Aujourd’hui, toute l’Eglise se met en supplication devant ce si bon pasteur, qui ne cesse d’exercer sa sollicitude pastorale à notre égard. Toute l’Eglise demande au Bon pasteur des pasteurs selon son cœur. Des pasteurs qui veulent le bien du troupeau, qui connaissent chacun et qui donnent leur vie. Ils ne seront pas parfaits, ils ne seront pas des surhommes. Ils ne seront pas des miroirs de leur troupeau. Ils seront des icônes, des sacrements du Bon Pasteur.

De fait, nous élargissons notre prière pour tous ceux qui exercent une forme de responsabilité pastorale, dans les familles, dans la société, dans l’Eglise. Demandons aussi au Seul Pasteur, au seul Maître de nos vies qu’il établisse tous nos pasteurs, tous vos pasteurs dans cette triple attitude : Vouloir le bien, connaître chacun et donner sa vie. Alors, nous pourrons dire avec le psaume 22 : le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Le Seigneur continue aujourd’hui à appeler à le suivre. Nous ne devons pas attendre d’être parfaits pour répondre notre généreux “me voici”, ni nous effrayer de nos limites et de nos péchés, mais accueillir avec un cœur ouvert la voix du Seigneur.

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