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Et ce fut le 8ème jour

résurrection.jpgCette nuit est une nuit sainte. Elle ouvre sur un évènement unique. C’est la Pâque du Seigneur, nuit où Jésus finit de passer de ce monde à son Père. C’est la nuit de la résurrection, nuit où la vie surgit du tombeau. Au matin, le Ressuscité se dresse, victorieux de la mort. C’est aujourd’hui. Et ce soir commence une nouvelle semaine, une nouvelle création. Il eut un soir, il eut un matin. C’est le 8ème  jour

Vous allez me dire que je ne sais pas compter. Une semaine a 7 jours et le lendemain du 7ème, on recommence une nouvelle semaine. Il y a quelques instants, nous avons entendu ce long et beau récit de la création où Dieu crée en 6 jours et se repose dans sa création le 7ème. Chaque jour est rythmé par ce refrain, il y eut un soir, il y eut un matin et ce fut le énième jour. Voilà la semaine de 7 jours dans son ordre, dans sa belle succession des jours de la création et c’est déjà très bon et très beau.

Mais cette création attendait un salut, une délivrance. C’est bien toutes les promesses faites à Israël et a travers elle à toute l’humanité : « je vous sauverai, je vous délivrerai, je vous libèrerai ». Cette création est belle, mais elle était en attente d’un salut, d’une guérison. Dieu l’avait dit lui-même dans un psaume : il n’entreront pas dans mon repos. Les promesses semblaient démenties, de la faute de l’homme qui avait préféré un semblant de repos sans Dieu, plutôt qu’un repos avec Dieu. L’homme ! Le cœur de l’homme créé a l’image de Dieu s’était révélé compliqué et malade. La belle amitié de l’homme avec Dieu avait été rompue par un homme qui avait voulu faire son salut seul. Non l’homme ne se donne pas le salut, ni le bonheur à lui-même : cruelle découverte et cruelle désillusion. La belle semaine de 7 jours était devenue une routine, une roue dans laquelle l’humanité tournait, dépensait son énergie sans trouver le bonheur pourtant promis. Il fallait la délivrance. Il fallait l’achèvement. 

Il y eut un soir, il y eut un matin, et ce fut le 8ème jour. Et nous y voici. Le jour de fête et de joie. Le jour que fit pour nous le Seigneur. Le jour de la Résurrection du Sauveur. Celui où le Christ ressuscite. Le jour tant attendu et qui accomplit enfin toutes les promesses de Dieu. L’homme est recréé. L’homme est rétabli dans sa dignité, dans sa beauté d’enfant de Dieu. Enfin il peut entrer dans l’amitié et la vie divine. C’est enfin le jour du repos de Dieu.

Aujourd’hui, en cette nuit sainte, tout est neuf. Vraiment neuf, parce que Dieu recrée, reprend tout. Tout. Tout dans l’humanité, tout dans tout homme. A ce cœur compliqué et malade, une nouvelle promesse est faite : tu es fait pour la vie de Dieu. Courage relève-toi !

Aujourd’hui tout est lumineux, clarteux dit-on en lorrain. Je ne parle pas de la météo qui tarde à nous annoncer le printemps. Non, tout est lumineux, parce que la lumière a triomphé des ténèbres. Parce que la vraie lumière qu’est le Christ se lève sur tout homme, lui apportant paix et joie et faisant luire sur lui son visage.

Aujourd’hui, tout est vie. Vie ! Nous accueillons le Vivant qui remonte des enfers. Et l’Eglise l’affirme : le Christ ressuscité vit dans le cœur de ses fidèles. A nous qui étions faits pour la vie, voilà que la vie de Dieu coule en nous. La vie du Christ qui entre en nous. La vie, mes amis. La vie goûteuse et savoureuse en lui. La vie grande, belle et riche à cause de lui. Bien au delà de nos petitesses, de nos mesquineries, de nos petites morts, de nos échecs, de nos épreuves. La vie, mes amis. La vie de Dieu qui nous est donnée, et qu’il suffit d’accueillir en tendant les mains.

Aujourd’hui, tout est grâce. Tout est don gratuit de Dieu. La lumière de cette nuit. L’eau qui nous régénère. Le pain qui nous nourrit, et l’amour ! L’amour qui nous est puissamment redonné. La longue semaine est finie. Celle de la semaine sainte, celle du Carême. L’hiver est passé. C’en est fini. Aujourd’hui, avec toute l’Eglise, nous entrons dans le Jour du Seigneur. Nous nous en souviendrons chaque dimanche à venir. C’est le jour du Seigneur donné à son Eglise. C’est le jour de l’Eglise.

En cette Pâque, elle paraît bien petite cette Eglise autour du tombeau vide ! les femmes qui viennent au tombeau vide, plus tard Marie Madeleine, l’apôtre des apôtres, Pierre et Jean, les témoins du tombeau vide. Marie, l’Eglise des disciples qui vient à son Epoux. Imaginez tout de même que la clarté de ce 8ème jour s’est transmise comme un feu dans les chaumes depuis 2000 ans. Ce huitième jour ne finit pas même s’il n’est pas complètement accompli en nous. Notre joie est de le goûter pour le faire goûter à d’autres. Qu’ils entrent eux aussi dans la joie de ce jour sans couchant.

« Il y eut un soir, il y eut un matin et ce fut le 8ème jour ».

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