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Voilà un enseignement nouveau

capharnaumsynagogue2.jpgDans l’Evangile de Marc, Jésus n’a encore presque rien dit. Pas de grands enseignements sur la montagne, pas de grand discours à la synagogue de Nazareth. Seulement cet appel à la conversion entendu dimanche dernier : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ». Et peu de temps après : « Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».

Pour un enseignement nouveau, donné avec autorité, on ne peut être que frappé nous aussi par sa sobriété, sa retenue. Par contre, dans ces tout débuts de l’Evangile, Jésus agi. Il attire l’attention, moins par ce qu’il dit, que par ce qu’il fait. Déjà dans l’Evangile de dimanche dernier, l’annonce du Royaume attirait plus notre attention sur sa personne que sur son message. Il est le Royaume qui s’approche, Il est la Bonne Nouvelle, l’Evangile du Père.

En ce jour du sabbat, regardons le à la synagogue de Capharnaüm. La superbe en basalte blanc que nous voyons encore maintenant date du IIIème siècle, mais ses fondations en pierre volcanique noire sont de celle qui a accueillir et entendu l’enseignement du Christ.

On ne sait rien du contenu de l’enseignement de Jésus en ce jour de sabbat. Jour du rassemblement de la communauté juive. Jour de repos de tout travail. Jour où l’homme laisse enfin la main et l’initiative à Dieu après 6 jours de labeur et de sueur. On ne sait rien de la lecture commentée. On ne sait rien de l’originalité de l’enseignement de Jésus. On se souvient simplement, si je puis dire, qu’en ce sabbat là, Jésus n’a pas fait qu’enseigner, il a expulsé un démon. Et la scène a été si frappante, qu’elle a attiré l’éloge de ceux qui en ont été témoins : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ; Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ».

Qu’est-ce qui est nouveau dans cet enseignement de Jésus ? Qu’il enseigne de lui-même, et pas seulement par des commentaires de commentaires ? Nous l’attendrons à d’autres moments : « On vous a bien… Et moi, je vous dit ».. Qu’est-ce qui est vraiment nouveau ? Qu’il ait la liberté de donner une autre interprétation de la Loi en déclarant pur ce que la Loi de Moïse déclarait impur. Cela encore nous le verrons plus.

Ce qui est nouveau dans son enseignement, c’est que le geste se joint à la parole. Il dit qu’il vient pour pardonner les péchés et il le fait. Il dit qu’il vient libérer du mal et il le fait. Il dit qu’il donne sa vie et il le fait.

Parce que pour Dieu dire, c’est faire. Comme aux premiers jours de la Création. Que la lumière soit, et la lumière fut. Sa Parole est toute Puissante, parce qu’elle est cette parole créatrice et salvatrice.. Elle frappe les auditeurs (St Marc le dit 2 fois ici) parce qu’elle agit, elle a prise sur le réel. Elle est à mille lieu de toutes ses paroles humaines, qui passent et repassent, et qui finalement n’ont pas prises sur le réel. Jaurès a une phrase assassine sur les politiciens de son époque : « Parce qu’ils ne peuvent pas changer la réalité, alors ils changent les mots ». Le Christ lui, parce qu’il est le Fils de Dieu, parce qu’il est Dieu, ne change pas les mots. Sa Parole est suffisamment puissante pour avoir une souveraine action sur la réalité.

Et c’est très signifiant que cette action se déploie ici avec un possédé. Cet homme ne parle plus. C’est l’esprit impur qui crie en lui. Un esprit impur, un démon si vous voulez. Ni plus, ni moins. Que vous soyez à l’aise avec cette réalité spirituelle ou non. Accueillons la scène. Le démon qui crie, et qui est le seul à Capharnaüm à savoir qui est Jésus en réalité : le Saint de Dieu. Le Béni, le Fils lui-même.  Le démon ne croit pas, il sait, d’une certitude spirituelle. Il flaire Jésus. Et un peu comme le loup qui sort du bois à l’approche de sa proie, il s’avance en se démasquant, sans détour ni pudeur. « Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es ».

Parole puissante de Jésus qui l’interpelle, le muselle dit le texte grec, pour l’expulser et libérer cet homme. Jésus le dit et il le fait, en même temps, sans peine, sans délai. Et c’est très consolant que la Puissance, la Parole toute puissance de Jésus impose une limite à ce démon. Cela doit nous remplir de joie et d’espérance de voir que Jésus a le dernier mot sur ce démon. Comme il l’a sur tous nos démons. Ils portent peut-être d’autres noms, les petits démons de notre vie quotidienne, comme les grands démons de notre siècle.

Le Christ a le dernier mot. Il aura toujours le dernier mot. Il le Fort, le Vaillant, le Dieu de ce combat contre un mal qui a un visage, celui de ce petit démon, comme d’autre qui le traqueront en embuscade comme au désert, comme à Gethsémani, comme à la Croix. Parce que la Parole de Dieu s’est faite chair, Jésus a toujours le dernier mot, même quand il se tait, parce qu’il sauve, parce qu’il aime, parce qu’il le dit et le fait.

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