UA-63987420-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un homme avait deux fils

diapovigne08.jpgCe début de la parabole de ce jour vous rappelle sans doute quelque chose. Un autre homme dans une autre parabole de l’Evangile qui a deux fils, un aîné et un cadet. L’un des 2 qui part loin de la maison du Père et qui finalement se ravise et revient. L’autre qui est dans la maison du Père, mais qui refuse d’y entrer le jour où le père l’y invite. C’est évidemment la parabole du Fils prodigue que St Luc est seul à rapporter.

Ici une parabole semblable que St Matthieu est également seul à rapporter. Ce père, ces 2 fils, et surtout ces attitudes si différentes par rapport au commandement simple du père : « va travailler à ma vigne ». 2 attitudes si différences. Il faut se souvenir du contexte de cette parabole. Après l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, c’est l’entrée des Rameaux, Jésus est dans le Temple, à enseigner et surtout à subir les controverses des pharisiens et des scribes. Voici tout un milieu très religieux et très fervent, grand et fin connaisseur des Ecritures, la fine fleur du judaïsme contemporain de Jésus.

Et voici qu’une fois de plus, le reproche et l’accusation à peine voilée fusent. Les derniers seront les premiers. Les derniers appelés au Royaume de Dieu passeront avant les premiers. Les publicains et les prostituées, ceux qui sont au ban de la société de l’époque, mais surtout ceux qui sont loin de la foi apportée à Israël seront les premiers. Alors que le peuple à qui Dieu a parlé en premier, à qui le don de l’Alliance a été fait en premier, passera en dernier.

Et pourquoi ? pour ne pas avoir accueilli le Christ, et la présence en lui du Royaume de Dieu. Pour ne pas avoir écouté les enseignements du Christ, pour être resté un peuple à la nuque raide. Le visage de Jésus semble se durcir envers ce type d’interlocuteur, pour la raison simple que ceux à qui il avait été beaucoup donné, il leur serait beaucoup demandé. L’exigence de Jésus envers ses auditeurs de Jérusalem vient de la multitude des dons préalables qui leur ont été fait.

Mais laissons ce contexte de l’Evangile pour revenir à la lettre de la parabole, et en particulier ce beau binôme dire et faire. Je fais ce que je dis. Que mon Oui soit oui, que mon non soit non. Est est, non non.

Je vous renvoie à différentes figures de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, où nous vérifions cette promptitude du cœur. Dieu qui s’adresse à Abraham, Moïse, Isaïe, Joseph, Pierre, Matthieu, trouve des cœurs disponibles, au point que sans retard, sans réserve, ils se lèvent et font ce que Dieu leur demande. Quand Saint François de Sales parle d’obéissance, il donne 3 critères : un Oui franc, un Oui prompt, un Oui persévérant. Tout se qui peut entraver ce Oui dans notre cœur, vient comme blesser cette obéissance.

Mais je réalise que j’ai utilisé un mot sans précaution. L’obéissance… La mentalité contemporaine, les modes de la pédagogie ou de l’éducation ne sont plus aussi hospitalière à ce mot. Elles préfèrent obéir à d’autres schémas.

Et pourtant c’est bien de cela dont il s’agit dans l’Evangile de ce jour. Un Oui franc, prompt et persévérant. Un oui donné sans réserve en écoutant celui qui vient frapper à nos oreilles pour une demande, un commandement, une sollicitation, une invitation. Nos vies sont faites d’obéissance : l’obéissance aux uns et aux autres en famille, dans la société. L’obéissance au code de la route, à notre réveil, à notre agenda, à nous-mêmes. Elle suppose une certaine malléabilité, une certaine écoute et humilité du cœur. Je sais combien ce mot peut heurter, et pourtant il n’y en a pas d’autres. Mot et réalité si belle qu’elle fait l’objet d’un conseil évangélique, donc pour tous, et même d’un vœu, pour certains.

Pour finir, je vous apporte un peu de dessert, de douceur. Le père dit « Mon enfant », comme le maître de l’évangile de dimanche dernier disait : « Mon ami ». L’obéissance qui nous est proposé est bien celle d’une obéissance dans l’amour, dans une relation à Dieu, dans une relation au Père où c’est d’abord l’amour qui est exercée en premier. « J’aime ta loi Seigneur » chante le ps 118. Ou encore avec le bx Charles de Foucauld « car ce m’est un besoin d’amour que de me donner, sans mesure avec une infinie confiance, car tu es mon Père ». Alors, par amour, choisirons-nous aujourd’hui d’aller à la vigne du Père ?

Les commentaires sont fermés.