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A l'école de l'amour de l'Evangile

apprendre-660x330.jpgCe dimanche nous voici à nouveau à l’école de l’Evangile. Et l’Eglise se fait encore et encore pédagogue pour nous faire écouter la Parole de Dieu, et notamment une Parole qui non seulement nous invite à la sainteté, la perfection, mais aussi à devenir saints et parfaits comme Dieu lui-même et saint et parfait. Vaste programme me direz-vous. Vaste programme et tâche rude tant nos vies, la mienne comme la vôtre, semble être des reflets bien pâles, voire obscurs de la sainteté de Dieu. Et pourtant, c’est bien la visée de ce jour.

A cet horizon, s’ajoute un cahier des charges, une feuille de route toute simple. Il s’agit d’aimer. Et pour cela, il s’agira de revenir à l’école de l’Evangile : apprendre à aimer. Comme Ste Elisabeth de la trinité disait qu’elle voulait se faire toute enseignable, nous aussi, en ce dimanche, nous acceptons d’être à nouveau enseignés sur cet amour auquel le Seigneur nous appelle.

En fait, non pas un, mais 3, si l’on lit bien les lectures de ce jour. Et encore il n’est pas question d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, de toutes ses forces, comme le chante la profession de foi juive de Dt 6. Non, 3 amour : aimer son prochain comme soi-même et aimer son ennemi.

Aimer son prochain comme soi-même. Voilà bien un principe clair à mettre en œuvre. S’aimer soi-même et aimer son prochain. Nous sommes d’abord à nous-mêmes un prochain à aimer. Et cela ne va pas de soi, quel que soit notre âge ou notre condition. Aimer, évidemment ni trop, mais ni trop peu. Avoir une juste estime de soi. Avoir un juste soin de soi. Être un ami pour soi-même. Et ce n’est pas rien. Je suis frappé d’une vraie difficulté dans ce domaine, à cause d’une certaine culture, mais aussi d’une méconnaissance de soi, d’une fuite de soi.

Aimer son prochain. Un commandement si simple. Si quelqu’un s’aventurait à poser la question : « Mais qui est mon prochain ? », la réponse de l’Evangile est claire : ton prochain est celui dont tu te fais le prochain. C’est ce proche dont tu t’approches, par sollicitude, par compassion, par tendresse, par empathie, par amitié, par amour. Devenir le prochain de tous les proches qui nous entourent : voilà un bel enjeu. Le conjoint, les enfants ou les parents, les frères et les sœurs, les voisins, les collègues. Devenir un prochain en lui voulant du bien, mais aussi en le faisant pour lui. Devenir un prochain en sortant résolument de soi. Décidément l’Evangile ne nous laisse pas tranquille de ce point de vue, parce que sans cesse, il nous ramène à la réalité de nos relations humaines, dont l’horizon reste la charité de Dieu, un amour grand, beau, désintéressé, qui se met au service de l’autre pour lui faire du bien et lui dire qu’il est beau.

Vous avez remarqué que les relations avec ceux qui sont loin sont quelque fois plus faciles qu’avec nos proches. Nous nous découvrons plus patients, plus doux, plus bienveillants. C’est que nos relations avec nos proches, ceux dont nous sommes les prochains sont le laboratoire de cet amour, mais aussi le lieu de nos propres contradictions, qui nous mettent si souvent en défaut.

Enfin l’amour des ennemis. En préparant cette homélie, je repensais à ces 21 coptes assassinés il y a 2 ans jour pour jour sur une plage d’Egpyte. Ils n’ont pas renié le Christ, et jusqu’au bout ils ont prié pour leur bourreau en invoquant le nom de Jésus. Un amour désintéressé jusqu’au bout. Un amour qui ne se venge pas et ne cherche pas son intérêt. Relisons l’hymne à la charité de St Paul !

Nous n’avons pas d’ennemis qui en veulent à notre vie. Mais nous avons tous les petits ennemis de la vie quotidienne : ceux qui sont source de contrariétés, d’agacement ; ceux qui sont source de médisance ou de malveillance à notre égard. Et je ne parle pas de tous nos petits ennemis intérieurs. La Passion du Christ que nous lirons ici dans quelques semaines nous remettra sous les yeux cette patience et cette force infinies qui rayonne sur le visage du Crucifié : « Père pardonne-leur, il ne savent pas ce qu’ils font ». Lui qui s’est fait le prochain de chacun de nous, s’est également épris d’amour des ennemis que nous étions. Il est vraiment ce Samaritain qui s’arrête et se penche sur ce Juif à demi-mort, son prochain et son ennemi qu’il va relever dans sa grande miséricorde.

A défaut de pouvoir l’imiter, demandons-Lui qu’il vienne vivre cet amour là en nous. Il nous est facile de reconnaître que cet amour est au-delà de nos forces. Mais si le Seigneur nous l’enseigne, il nous l’apprendra et même il viendra le vivre en nous.

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