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Jésus parcourait la Galilée

lac.png« Jésus parcourait la Galilée ; il annonçait la Bonne Nouvelle du Royaume, et guérissait toute maladie »

Nous voici dans les débuts du ministère public de Jésus. Et je vous fais une confidence : j’aime beaucoup ces débuts. Le lac de Galilée, la végétation luxuriante, l’appel des disciples, les premiers miracles, l’arrivée des foules qui suivent si facilement Jésus. Ce tableau paradisiaque semble conforter dans l’idée simple que suivre Jésus est si facile, si confortable. Et cela en a séduit plus d’un. Je pense à l’anticlérical Ernest Renan dans sa séduction pour le Jésus de Galilée loin de la Jérusalem cléricale qui le mettra à mort.

Mais ce tableau idyllique est bien piégeant, parce qu’il met de côté le fait que la suite du Christ n’est pas confortable et que l’Evangile a aussi quelque chose de dramatique.

Pas confortable parce qu’il s’agit de se convertir au Royaume de Dieu qui vient et qui se fait proche. Pas confortable parce qu’il s’agit d’accepter de marcher derrière le Christ là où lui veut emmener ceux qui le suivent.

Dramatique parce qu’il n’est pas si facilement reçu, au point d’en mourir sur la Croix à Jérusalem. Dramatique parce qu’il se heurte à l’incompréhension des foules et même des disciples, parce qu’un le reniera et un autre le trahira.

La prédication du Royaume et la suite de Jésus ne sont ni confortables ni de tout repos. Le drame qui s’y joue est celui d’une épreuve dramatique, celle du Verbe qui vient chez les siens et qui n’est pas reçu, ce que nous célébrerons dans quelques mois dans les jours de la semaine.

Et cette épreuve dure. L’accueil de l’Evangile et du Royaume reste inconfortable à l’échelle de nos vies, de nos familles, de nos communautés paroissiales ou étudiantes, mais aussi de la société. Inconfortable parce qu’il faut remettre sans cesse sur le chantier l’enjeu profond de la conversion. C’est un travail un peu scolaire à certains moments, mais exigeant pour pouvoir témoigner de la beauté féconde et de la puissance de Dieu à ceux qui nous entourent.

L’extrait de la lettre de St Paul à la l’Eglise de Corinthe est un bon exemple de ce point de vue. Saint Paul avait annoncé l’Evangile à la population de cette ville. D’autres missionnaires étaient passés derrière en introduisant le ver dans le fruit. Un venin de discorde, de méfiance, de malveillance avait fait son chemin, au point de créer des partis, des factions. Bref une vraie division des chrétiens comme l’histoire de l’Eglise en a reproduit si souvent jusqu’à aujourd’hui. Et c’est une belle coïncidence que nous entendions cette lecture dans cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

Et pourtant l’Evangile de ce jour nous ramène à l’enjeu renouvelé de la conversion et de la suite du Christ. Enjeu qui nous enseigne tout particulièrement aujourd’hui :

  1. Tout apôtre, tout chrétien, tout disciple répond à un appel du Christ, reçoit de lui une mission une vocation, une identité qu’il ne se donne pas à lui-même. Personne ne peut agir en free lance, à son propre compte dans cette œuvre d’évangélisation. Qui que nous soyons, quoi que nous fassions dans ce domaine, il faut revenir à cet appel premier.
  2. Si le Christ et l’Evangile ne sont pas les miroirs de ce que nous sommes et que nous portons, alors on comprend ce qu’il y a d’inconfortable dans la foi chrétienne. Elle nous sort de nous même pour nous soutenir dans ce travail de conversion. Et de même les apôtres et l’Eglise ne sont non plus les miroirs de leurs contemporains. A chaque génération, l’Evangile reste inconfortable et nous tire pour notre propre conversion, mais aussi pour la transformation de ce monde par la foi.
  3. Nous appartenons au Christ, parce que nous sommes les membres de son Corps qui est l’Eglise. Evidemment cette appartenance ne laisse pas dans l’ombre une insertion dans le temps, ce XXIème siècle, dans l’espace, ce pays, cette société, cette culture. Mais nous appartenons au Christ dans son Eglise. Tous les canaux par lesquels nous avons reçu la foi sont louables et légitimes. Mais aucun d’eux n’absorbe à lui seul cette réalité de l’Eglise, pas plus une paroisse en particulier, qu’un mouvement, qu’une spiritualité qu’une liturgie. Cette unique appartenance au Christ aura toujours besoin d’être mise au diapason de la grande famille de l’Eglise, réunie autour des successeurs des Apôtres avec le successeur de Pierre.
  4. L’amour du Christ nous presse. Et c’est le thème de la semaine de prière de cette année. Il a pressé le cœur des apôtres qui ont tout quitté pour suivre le Christ. C’est une belle parole de réconciliation. C’est une belle parole d’unité. Qu’elle nous donne l’unité du cœur. Même si elle reste inconfortable, qu’elle restaure l’unité des chrétiens,.

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