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« Voici mon serviteur qui a toute ma faveur »

Eob_8030f4_baptism-610x300.jpgnviron 8 siècles avant la manifestation du Christ au Jourdain, au jour de son baptême, voici cette prophétie d’Isaïe qui vient résonner à nos oreilles. Le mystérieux serviteur de Dieu, consacré par lui, envoyé en mission mais également celui dont la souffrance sera rédemptrice. Un serviteur fidèle, parce qu’il est façonné par Dieu lui-même. Un serviteur fécond, parce que l’Esprit de Dieu repose sur lui. Il faudrait relire la première lecture pour bien entrer dans la fête de ce jour, celle du Baptême du Seigneur.

8 siècles après cette prophétie, voici Jésus de Nazareth qui vient au Jourdain pour un geste déjà inhabituel. Pas d’entrée solennelle au Temple, pas d’onction par un prophète, mais simplement un peu d’eau pour manifester un changement radical de vie, changement qui prépare l’arrivée du Messie, selon l’annonce virulente de Jean le Baptiste. Avant de commencer son ministère public, avant même de partir au désert, Jésus entre avec tout un peuple dans cet humble geste qui l’associe à la foule des pécheurs qui le précède. Il descend au plus profond de l’expérience humaine, pour l’élever ensuite.

De ces lectures, je veux retenir 3 mots : l’onction, les Trois, la mission. Trois mots qui peuvent également, cher Emmanuel, être un appui pour ce temps de formation qui commence

L’onction. La faveur de Dieu dont il est question chez Isaïe n’est pas qu’un vague sentiment de préférence ou de sympathie. C’est une élection qui consacre le Christ dans son humanité. L’Esprit vient descendre sur le Fils bien-aimé, celui en qui le Père met toute sa joie comme nous venons de l’entendre. L’humanité du Christ en est toute consacrée, toute bénie, toute assumée par Dieu. Cette onction nous a rejoint par notre propre baptême, de sorte que nous devenons aussi des hommes et des femmes en qui Dieu trouve toute sa joie. Ce que nous faisons, ce à quoi nous oeuvrons, toute notre histoire sainte devient également la matière de cette consécration, d’une onction qui va descendre et assumer toute notre existence.

Les Trois. Cette scène du Baptême du Christ est l’occasion, la première, d’une manifestation inouïe de la Trinité : le Fils descend dans l’eau, la voix du Père se fait entendre et l’Esprit descend sur le Messie. Si ce serviteur de Dieu descend au fon de notre existence humaine, alors il amène avec lui cette compagnie trinitaire, cette communauté divine. Par notre baptême, en le suivant jour après jour, c'est-à-dire en acceptant d’être conduits par Lui, nous devenons enfants bien-aimés du Père, temple de l’Esprit. Nous sommes de sa famille et de sa compagnie. Dès lors, nous pouvons espérer vivre quelque chose de cette familiarité avec la Trinité où que nous vivions, dans une famille, dans une communauté. Et c’est une vraie promesse, qui reste donc à accomplir, celle que nos relations humaines, quelles qu’elles soient, soient irriguées de cet amour trinitaire

La mission. Cette onction et cette manifestation de la Trinité ont un but : l’envoi en mission du Fils unique : annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, ouvrir les yeux des aveugles, devenir l’alliance du peuple… Mission de rédemption, mission de libération, mission de communion. Celui qui remonte du Jourdain manifeste son identité à ceux qui sont témoins de la scène. Il est le Messie, sur qui repose l’Esprit du Seigneur

Avant de mettre en œuvre cette mission qui le conduira où nous savons, il lui faudra passer par le désert, c’est le verset qui suit immédiatement : « Alors Jésus fut emmené au désert par l’Esprit ». Nul ne se prépare à une telle mission sans ce temps du désert. Temps de la solitude, temps des fiançailles, temps de la liberté temps de l’épreuve également.

En entrant en noviciat, cher Emmanuel, tu peux faire mémoire de cette onction baptismale et du chemin qui t’amène jusqu’ici en cet instant. Tu peux également faire mémoire de cette familiarité divine, Père, Fils et Esprit, que le Seigneur t’aura sans doute manifesté. Et te voici au seuil de ce temps de désert qui te prépare à l’Epiphanie de ta propre vocation, temps où tu te laisseras former par l’Esprit Saint pour qu’il achève en toi ce qu’il a commencé.

La Vierge Marie et saint Philippe sont suffisamment familiers de l’Esprit Saint pour t’enseigner à y être docile. Qu’ils t’aident et qu’ils t’accompagnent.Sois sûr que tes frères t'aideront et t'accompagneront

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