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Y croyez-vous ?

saint_jean_baptiste.jpgDeuxième étape dans notre chemin d’Avent : la figure de saint Jean-Baptiste. Avec la Vierge Marie, il est le portail comme on dit maintenant, de notre Avent. L’Evangile de ce jour nous fait entendre son cri dans le désert. Un cri retentissant, comme le rugissement d’un lion ou le brame du cerf qui viennent déchirer la nuit et le silence : « Convertissez-vous ! Préparez les chemins du Seigneur ! Croyez à l’Evangile ! ».

A bien entendre, et si vous me permettez l’expression, il s’agit ni plus ni moins d’un sacré coup de pied dans la fourmilière. La gentille attente de Noël avec ses lampions qui illuminent les rues et les vitrines, avec les courses de Noël, les cadeaux et bientôt les ingrédients de la table de Noël pour faire revivre la magie de Noël… bref cette gentille attente de Noël avec son cortège consumériste et surtout complètement sécularisée vole en éclat avec la prédication forte et violente de saint Jean-Baptiste.

A ceux qui viennent pourtant recevoir le baptême, et à ceux qui viennent en badauds au bord du Jourdain, l’homélie du Baptiste se fait première annonce : « Engeance de vipères, qui vous a appris à fuit la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion ». Surprise des pharisiens et des saducéens qui avaient suivi le mouvement de tout un peuple pour aller au Jourdain. Pourquoi étaient-ils venus ? Par dévotion ? Par conformisme ? Par curiosité ? Par goût d’exotisme ? Par nomadisme paroissial ? Toujours est-il qu’ils ne sont pas épargné par cette prédication violente et virulente qui a pour but des les amener à l’acte de foi à Celui qui vient : la Parole faite chair, le Royaume qui se tient là au milieu d’eux, Jésus le Christ.

Jean le Baptiste le fait avec l’autorité du prophète, c'est-à-dire celui qui vit et agit comme le porte-parole de celui qu’il annonce. Si son apparence est rustre et austère, c’est parce que la Parole dont il est le porte-voix est exigeante. Elle prend à rebrousse-poil. Elle interpelle, elle conteste. Il en va de la vigueur de cet appel à la conversion, au moment de cette histoire du salut.

Et nous, nous recevons cette Parole de Dieu près de 2000 ans plus tard. Tous les ans, Avent après Avent, nous entendons cet appel à accueillir le Messie, cet appel à préparer le chemin du Seigneur, cet appel à nous convertir pour produire un fruit de justice.

Me permettez-vous une question à la saint Jean-Baptiste : Y croyons-nous ? Vous allez me dire que j’exagère un peu en posant cette question à des fidèles qui ont fait l’effort héroïque de venir un dimanche matin dans cette église plutôt que de le dédier à mille autres activités qui les attendaient à la maison ou en dehors.

J’insiste : y croyons-nous ? Recevons-nous cet appel urgent du Baptiste à nous convertir pour ha^ter la venue du Messie ? Accueillons cette parole du Baptiste comme l’ensemble de la Parole de Dieu comme une Parole qui peut nous sauver, parce qu’elle peut nous altérer, nous convertir. Il s’agit de la Parole de Dieu. Non pas une parole d’hommes comme tous les métrages de rayonnages de bibliothèque en contiennent, mais la Parole du Dieu vivant. Certes une Parole qui s’unit aux méandres d’une histoire particulière, d’une langue particulière jusqu’à en épouser toute l’épaisseur. Mais la Parole de Dieu qui arrive avec sa dignité, son autorité.

Nous vivons en ce début du XXIème siècle un moment paradoxal à cet égard. Dans les siècles précédents, l’accès à la Bible à la Parole de Dieu était très limité et pourtant son autorité, sa présence valait pour elle-même. La diffusion de l’édition de la Parole de Dieu, jusque dans ces fascicules que nous avons entre nos mains semblerait nous rendre familiers avec cette Parole. Et pourtant, cet écrit ne fait–il pas souvent nombre avec d’autres écrits. La Parole de Dieu entre alors en concurrence avec d’autres paroles qui ont à nos yeux et surtout à nos oreilles, autant sinon plus d’autorité : tel auteur, tel commentateur, tel media., telle idée à la mode.  

Notre foi au Christ est ancrée sur la Parole, pas sur le Livre. Cette Parole est notre vie. Ce temps de l’Avent pourrait nous aider à vivifier cette dimension constitutive de notre foi. Un point d’attention : notre souci respectueux de la Parole de Dieu,  même quand elle nous dérange, même quand nous ne la comprenons pas. Elle n’est pas un miroir, elle est une fenêtre sur l’invisible. Que le Baptiste nous aide aujourd’hui !

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