UA-63987420-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants

agneau-jerusalem-celeste-apocalypse.jpgAu terme d’une discussion qui a la saveur d’une controverse, voici cette conclusion  si simple à entendre : Dieu est le Dieu des vivants. Le Dieu des vivants pour toujours, pour des vivants qui vivent pour lui, pour toujours.

La discussion est âpre parce qu’elle vient répondre à un groupe de juifs contemporains de Jésus, les saducéens, dont la lecture stricte de la loi de Moïse interdit tout développement théologique ultérieur. Pour eux la révélation est comme figée à la stricte Torah, aux 5 premiers livres. Tout commentaire ultérieur, tout apport prophétique et plus encore tout adjonction étrangère à la culture hébraïque ne peut avoir une autorité théologique équivalente. Et c’est le cas pour l’hypothèse de la résurrection des morts qui pointe quelques siècles avant l’enseignement du Christ lui-même.

Et cette hypothèse un peu baroque : cette femme, ces 7 hommes qui meurent sans donner de descendance. Alors dans ce cas, si vraiment il y avait une prétendue résurrection des morts, de qui aurait-elle été finalement l’époux ? Jésus ne répond pas sur leur manière de raisonner, qui regarde l’éternité comme un copier/coller de la vie terrestre. A ce moment, pourquoi ne pas se demander à qui faut-il payer l’impôt, ou encore comment cohabiteront la succession des générations dans un ciel qui deviendra toujours un peu plus encombré. La tentation de se représenter l’éternité dans le prolongement de la vie terrestre reste présente.

Le Christ ne répond à cette question des saducéens qu’en la déplaçant sur un seul terrain, celui de la relation à Dieu : Dieu et le Dieu des vivants, et tous vivent pour lui. Dans la vie terrestre comme dans l’éternité, subsiste ce diamant unique et irremplaçable, celui de la relation au Dieu vivant. Le Dieu vivant qui donne vivants aux vivants que nous sommes. Il nous crée et nous donne la vie. Il nous sauve et nous vivifie. Il nous appelle à cette relation vivante et vivifiante avec lui. Et le voici l’horizon de notre vie : cette relation éternelle avec lui.

Il s’agit donc de vivre par lui qui nous donne la vie, avec lui et en lui. C’est ce que le Christ ajoute « tous vivent pour lui ». Par Lui, avec lui et en lui. Comme allons-nous vivre cette relation au Dieu des vivants, quelle modalité va-t-elle prendre ? Le Fils a suffisamment révélé dans l’Evangile notre condition filiale : être des fils dans le Fils, s’abandonner au Père.

Mais  aujourd’hui, il donne cet enseignement à l’occasion d’une discussion sur le mariage. C’est donc que la condition conjugale, ou plutôt nuptiale a quelque chose à avoir avec cette relation. Je m’explique : vivre pour lui, c’est aussi vivre cette relation nuptiale où Dieu nous appelle aux Noces éternelles, les Noces de l’Agneau, où nous serons tout en lui et lui sera tout en tous. C’est ce que nous avons fêté au jour de la Toussaint, ce que nous annonçons à chaque Eucharistie. Une relation nuptiale où nous consentons à recevoir le bonheur de Celui qui veut s’unir à nous pour que nous devenions un avec Lui.  Une relation fidèle et éternelle, une relation de vis-à-vis où il nous comblera.

Alors 3 Béatitudes peuvent nous aider ce matin :

Heureux les époux qui, au milieu de nous, anticipent ces Noces éternelles. Dès maintenant, ils vivent l’un pour l’autre. Ici bas, ils annoncent cette nuptialité à venir et en vivent comme les prémisses. Ils sont déjà une fenêtre ouverte sur cette éternité où tous vivent pour lui.

Heureux ceux qui vivent le célibat. Certains l’ont choisi d’autres non. Pour tous ces célibataires, il s’agit de vivre l’attente de ces Noces. Le célibat consacré manifeste au milieu de nous, qu’il s’agit de vivre pour Dieu, que nous sommes en attente de cette Alliance qui reste à venir. Notre existence ne s’accomplira que dans cette relation accomplie au Dieu vivant.

Heureux tous ceux qui participent aux Noces de l’Agneau, à ce repas des Noces éternelles qu’est l’Eucharistie. L’éternité vient à nous dans ce repas. Ici nous comprendrons que notre existence s’accomplit dans une relation vivante et vivifiante avec celui qui vient nous nourrir et nous combler. Ces Noces sont pour tous. Alors tous vivront pour Lui.

Les commentaires sont fermés.