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Son père l'aperçut et courut vers lui

kajP9s5582qk1qPbwR7nbuRIN1U.jpgA mi chemin de notre Carême de miséricorde, nous voici avec ce père et ses deux fils. Parabole connue, lue et relue, qui sert souvent de support à une catéchèse sur le sacrement de la réconciliation. Parabole souvent commentée. Et on peut se souvenir avec beaucoup de gratitude du beau commentaire du P. Beaudiquey sur le tableau de Rembrandt qui est au Musée de l’Ermitage à St Petersbourg.

Parabole des deux fils. Ces 2 fils qui ont une relation si douloureuse avec leur père. Le cadet qui quitte la maison familiale, qui fuit le père pour vivre son bonheur seul, loin de la source mais dont le chemin sera un chemin de perdition comme le dit lui-même. Chemin de détresse et de malheur. Et le fils aîné, qui a beau être près de la source, n’entretient pas moins de contentieux avec son père et son frère. La jalousie, la comparaison, la colère, peut être aussi l’amertume de ne pas avoir profité des biens du père, tout cela le dévore tout autant, et font que la joie s’est détournée de son cœur.

2 fils pour 2 trejctoires bien différentes : celle des pharisiens qui sont pourtant pieux, mais dont le Seigneur leur reproche souvent leur hypocrisie, plus attachés à la lettre qu’à l’esprit ; celle des publicains, tout entiers à la joie d’écouter et de suivre le Christ après une vie bien dissolue. Trajectoire de ceux qui sont au centre ; trajectoire de ceux qui sont à la périphérie.

Au milieu, au centre, il y a le père, l’acteur principal de la parabole. En cette année, il vaut la peine de fixer notre regard sur cette attitude si miséricordieuse. Elle met des mots et des images précises sur ce thème de la miséricorde. Si cela ne vous éclaire pas encore, je vous propose de nous arrêter sur les 5 verbes qui font de ce père l’icône de la miséricorde de Dieu : « Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. ». 5 verbes actifs et dynamiques qui témoignent de cette extraordinaire miséricorde du père.

Son père l’aperçut. Parce qu’il attend, parce qu’il veille, parce que tout son être est tourné vers ce fils absent, le père aperçut le fils même s’il est loin. Les yeux certes usés d’avoir attendu et pleuré, son attente reste celle du premier jour, parce que son amour est éternel. Les prophètes et les psaumes le chantent : d’un amour éternel, je t’ai aimé, et je ne t’oublierai pas.

Il fut saisi de compassion. Comme une mère est viscéralement attachée à ses enfants, le père de la miséricorde est remué jusqu’aux entrailles par ce fils qui revient, parce qu’il revient, parce que c’est l’enjeu même de la relation, du rétablissement de l’Alliance qui est en cause. La miséricorde du père dévoile ce cœur ardent qui brûle sans se consumer pour sa créature.

Il courut vers lui. Le trop grand respect du père pour son fils aurait interdit qu’il aille le chercher pour le forcer à revenir. La mémoire de l’amour du père a suffit à mettre le fils en route. Mais parce qu’il revient, le père franchit tout l’espace qui les sépare. Il comble cet abîme, comme il le fera dans l’incarnation du Fils par excellence. Il vient et cela suffit.

Il se jette à son cou, ou il l’étreint sans préalable et sans question. Du reste il ne le laissera même pas finir le laïus bien préparé. Le père est tout entier hospitalier au retour de ce fils. Les bras ouverts l’enserre pour l’accueillir sur sa poitrine. Dans 3 semaines, ces bras seront inertes parce qu’ils seront cloués sur la croix. Mais c’est la même étreinte d’amour qui nous sera dévoilée.

Et enfin, il l’embrassa, le couvrit de baiser. Geste paternel, teinté peut-être d’affection oriental. Le voici le baiser du baiser, la caresse de Dieu qui rétablit ultimement dans la dignité de Fils. Nous pensions que le Carême exigeait de nous d’être des disciples, mais la parabole nous invite à devenir des fils, à recevoir cette dignité alterée et perdue d’une manière ou d’une autre, celle qui fait de nous des fils et des filles, des enfants de Dieu.

Commet passer encore à côté d’une telle miséricorde ? Comment nous dérober à cette attente aimante du Père ? Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! Laissez-vous être les bien-aimés du Père. C’est le moment.

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