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Au commencement, il n’en était pas ainsi

Cana.jpgEst-il permis, oui ou non, pour un homme de répudier son épouse ? La question arrive, cinglante. C’est pourtant la technique de la question, de la disputatio théologique où les interprétations sont sollicitées. Ici, comme dans celui de la résurrection des morts, ou de l’impôt payé à César, on somme Jésus de choisir son camp, ou pire de dévoiler le sien. L’observateur qu’est l’évangéliste ne s’y trompe pas. C’est une épreuve, un piège dans lequel les Pharisiens veulent faire chuter Jésus, pour mieux le convaincre de blasphème, pour mieux l’accuser.

A la question des pharisiens, le Christ ne répond pas par une autre question, mais bien par une affirmation, qui contourne la question de la Loi donnée par Moïse, et qui va directement à l’intention créatrice de Dieu. A la loi écrite sur des tables, toujours soumise à des interprétations humaines, le Christ semble préférer celle inscrite par Dieu dans les cœurs. « Au commencement, quand Dieu les créa homme et femme, il n’en était pas ainsi. »

Au commencement : premier mot de la Bible. En tête, au principe de toutes choses. Le mot hébreu est difficile à traduire. C’est le sens profond des choses. C’est le projet inscrit dans la création, c’est cette loi inscrite dans le cœur humain. Quelle est-elle ? l’homme qui règne sur la création et sur les animaux, mais qui ne peut pas régner sur lui-même parce qu’il n’est jamais que la moitié de l’humanité, homme ou femme. L’homme qui nomme toute créature, mais qui ne s’émerveille vraiment que quand lui est présentée celle qui est qui vient combler son incomplétude. Deux êtres qui sont donnés l’un à l’autre, mais pour qui la présence de l’autre rappelle qu’aucun des deux ne peut être autarcique ou tout puissant.

Dans le sommeil mystérieux de la Genèse, la femme est tirée du côté de l’homme, pour lui être donnée. J’ajoute ici que la traduction est un peu déficiente, parce que l’hébreu précise qu’elle lui est donnée comme un vis-à-vis (et non comme une simple aide). Dans ce couple, il y a donc une blessure originelle, celle de cette ouverture du côté. Tout être humain est comme incomplet, il aura besoin de cette complémentarité pour s’accomplir. Cette blessure est une béance du cœur qui appelle une autre pour son accomplissement personnel et réciproquement.

Au moment où s’ouvre à Rome le synode sur la famille, notre prière est grande pour que ce projet initial de Dieu, cette vocation des commencements soit plus paisiblement manifestée et partagée. Nous demandons la grâce et la force de Dieu pour tous ceux qui sont blessée sur ce chemin de réalisation de cette vocation. Le Seigneur saura leur être proche et présent à mesure de leur désir profond.

Mais ce matin, et au terme du pélé au féminin, c’est cette complémentarité, ce désir d’union inscrit dans tout cœur humain qui peut nous arrêter. Qui que nous soyons, quel que soit notre état de vie, cette vocation à la complétude est inscrite en nous et elle ne demande qu’à grandir et à se réaliser. L’union de l’homme et de la femme nous rappelle de visible concrète et visible que pour chacun de nous c’est la vocation à la nuptialité qui est en jeu.

Notre vie est une vocation. Nous sommes faits pour l’amour, malgré les épreuves sur ce chemin, et avec l’aide de la grâce. Plus particulièrement, cet amour appelle une Alliance, d’où que cette vocation s’achève dans des Noces, dans cette union personnelle de l’âme avec Dieu. Une union vivifiante est transformante : voilà pour chacun de nous l’horizon de nos vies.

Qui dit mariage, dit Noces. Les Noces de l’Agneau dont parle l’Apocalypse, sont cet achèvement ultime où Dieu sera tout en tous. Le voilà le but de notre pèlerinage : l’union de chacun et de tous en Dieu, union nuptiale où il nous comblera ultimement.

Nous avons une belle anticipation de ces Noces dans chacun des sacrements, dans l’Eucharistie en particulier, le festin des Noces de l’Agneau. Anticipation également dans le sacrement du mariage, qui sont les Noces anticipées dans une union humaine. Pour certains ce sera donc la belle anticipation des Noces, Cana avant le Cénacle, avant l’Apocalypse. Pour d’autres, ce sera l’attente, des Noces différées.

Les uns, un aujourd’hui qui attend un à-venir. Pour d’autres un à-venir qui éclaire l’aujourd’hui. Pour tous, la belle vocation aux Noces, où tous sont invités.

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