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C’est Toi, Seigneur le pain rompu

image_preview« C’est Toi, Seigneur le pain rompu » c’est ce que nous avons chanté à l’entrée de cette messe. Le pain rompu, le pain nouveau, le pain qui descend du ciel, le pain des Forts, le pain de la vie,… les expressions ne manquent pas pour essayer de cerner ce sacrement de l’Eucharistie, du Corps et du sang du Seigneur. Et la fête de ce jour vient nous aider, pour mieux nous approcher de ce cadeau inestimable, auquel vont communier les enfants de la paroisse, à l’église St Paul.

Si en 2 mots, nous avions à dire ce qu’est l’Eucharistie, nous serions peut-être prolixes, et à court. Prolixes parce que la catéchèse reçue et donnée nous a donné des mots, des portes d’entrée denses, denses, variées. A court, parce que le langage humain est trop faible pour parler de la manière dont Dieu s’approche de l’humanité pour lui communiquer sa vie et sa joie, en un mot, sa grâce. Et pourtant, il nous faut bien essayer.

L’Eucharistie comme nourriture, comme pain de la fête ? Nos tables humaines savent bien ce que sont le pain, le vin, les aliments de nos fêtes humaines. Ils nous mettent en communion, dans la joie de donner et de recevoir, dans la joie de partager. Cette petite hostie, ces quelques gouttes de vin sont un peu à l’image de ces aliments de nos tables humaines, partagés en signe d’hospitalité et de communion. Mais nous pressentons qu’ils sont plus, bien plus. Sinon pourquoi si peu en quantités, et pourquoi tout ce respect. Déjà le signe semble déborder les catégories humaines que nous avons. Il faut chercher ailleurs.

L’Eucharistie comme souvenir de la Passion ? L’Eucharistie ne se présente pas comme un repas ordinaire. Les ingrédients sont les mêmes. Du pain non levé, du vin, ceux-là mêmes que le Christ prend dans son repas pascal précédant sa Passion. En plus, il commande que l’on renouvelle, en mémoire de lui. Le geste de Jésus qui exprime le sens de ce qui va se passer : il rompt le pain et partage la coupe. Il rompt le pain comme sa vie va l’être, Il partage la coupe pour signifier que nous avons part à son destin, à la vie qu’il donne. Corps livré pour nous. Sang versé pour nous. On comprendrait que régulièrement, on fasse l’anniversaire de ce repas si particulier. Mais l’Eucharistie n’est pas un repas d’anniversaire, c’est un mémorial, c'est-à-dire un repas rituel qui fait advenir l’évènement qu’il commémore. La pâque de jésus n’est pas derrière, dans un passé lointain. Elle est présente, elle est là, elle est efficace.

L’Eucharistie est présence ? L’évènement est présent. L’évènement du salut, de la grâce donnée en plénitude pour tous ceux qui s’y approchent. Voilà qui nous est familier. L’Eucharistie est présence. Présence sacramentelle, mais présence qui touche à la réalité en acte de l’évènement du salut, ici et maintenant. C’est ce que veut dire le concile de Trente, du XVIème siècle quand il précise présence réelle.

Nous nous arrêtons ce jour pour méditer, contempler et même adorer ce Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ. C’est inouï, on ne le fait pour aucun autre sacrement. C’est que la fête de ce jour a été instituée alors que justement d’un côté des doutes s’étaient élevés au XIème siècle. D’un côté des doutes  sur la présence réelle : est-ce que réellement l’évènement est présent ? De l’autre, des doutes sur la communion au Corps et au Sang (ne faudrait-il pas nécessairement communier au Corps ET au Sang ?).

L’Eucharistie est présence parce que le Christ est réellement présent dans ce sacrement. Ce sacrement renvoie à sa présence dans son Incarnation, lui qui s’est fait l’un de nous. Ce sacrement renvoie à sa présence spirituelle au long de l’histoire humaine, lui qui a assuré être présent avec nous jusqu’à la fin des temps. Ce sacrement renvoie à sa présence dans la gloire, celle dont nous attendons la venue, et que nous célébrons à chaque Eucharistie.

L’Eucharistie est donc présence pour nous de ce Christ, mais sous un voile sacramentel. Ce n’est pas la présence du corps humain de Jésus, c’est une présence sacramentelle. On ne le voit pas, on ne voit que du pain. On ne l’entend pas. On ne le touche pas, on ne touche que du pain. Mais c’est sa présence sous la forme du sacrement, pain nouveau pour un monde rompu ; vin de joie pour un monde désenchanté.

Nous n’en aurons jamais fini avec cette présence. Qui s’en étonnerait ? Il l’a dit, promis. Cette présence, nous l’accueillons, nous la célébrons, nous l’attendons. Nous sommes présents à lui qui est présent. Nous essayons d’être présents en attendons d’être au banquet du ciel, avec Lui, avec tous. Alors nous n’aurons plus besoin de la présence sacramentelle, nous aurons sa présence glorieuse.

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