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Tous furent remplis de l'Esprit Saint

El_Greco._Pentecote._vers_1600._Musee_du_Prado_Madrid_Espagne._jpeg.jpgCinquante jours après Pâques, nous voici donc dans la chambre haute avec les Apôtres. Cinquante jours après l’évènement de la Résurrection, qui n’a concerné que le Christ, voici un autre évènement qui concerne l’ensemble des Apôtres. L’irruption de l’Esprit Saint, qui vient sur eux, qui vient en eux et qui les fait parler des langues de tous pays, en fait de 15 régions différentes, comme la suite du texte le fait deviner.

La Pentecôte est déjà une fête de l’Ancienne Alliance, une fête de pèlerinage où les Juifs de toute la diaspora montaient à nouveau  Jérusalem. Cinquante jours (d’où son nom) après la fête de la Pâque célébrant la sortie d’Egypte, on commémore le don de la Loi au Sinaï. Sur la montagne, dans les éclairs, le feu et le vent violent, Dieu avait donné à Moïse la Loi, les 10 commandements, pour que le peuple l’intériorise, et surtout en vive pour devenir témoins de la foi au Dieu unique.

Et l’évènement de ce jour le voici : inouï, inédit, miraculeux. L’esprit de Dieu embrase ceux qui sont réunis dans la chambre haute, les fait parler en langue. Souvenons-nous qu’il y a encore 40 jours, les mêmes étaient enfermés dans cette même pièce du Cénacle, par peur des Juifs, quand Jésus les rejoint toutes portes closes, c’était au soir de Pâques. Les mêmes, sont visités de l’intérieur par l’Esprit Saint qui les remplit d’audace, les pousse immédiatement à proclamer les merveilles de Dieu, qui plus dans des langues aussi diverses que celles de leur auditeurs.

Permettez tout de même que je m’arrête sur cette belle expression : « tous furent remplis de l’Esprit Saint ». S’il est bien une œuvre divine, c’est bien celle-ci, de remplir de sa présence, de son mouvement, de son action. Quelques siècles avant le Christ, le livre de la Sagesse chante déjà cette inhabitation de l’Esprit de Dieu : « L'Esprit du Seigneur remplit l'univers : lui qui tient ensemble tous les êtres. » L’Esprit à l’œuvre dès la création, l’Esprit qui vient fondre sur quelques figures comme les rois, les prophètes et les prêtres de l’Ancienne Alliance, l’Esprit qui emplit tout l’univers de sa douce présence, voilà qu’il vient faire demeure dans des pauvres êtres de chair et de sang, pour les lancer sur les routes de l’annonce du salut en jésus-Christ. Vous voyez qu’il n’y a pas de demi mesure. Il remplit un cœur, un être, toute une vie de sa présence. Présence joyeuse, présence audacieuse, présence plus ou moins discrète, mais présence et pas vue de l’esprit ou simple transformation psychologique. Il y a évènement, vraiment. Il y a miracle, comme seule la Bible peut nous en parler. C’est que Dieu intervient, et il n’y va pas de main morte. Voilà qui est une belle espérance et belle consolation en ce jour pour nous. Le mystère de la mort et de la résurrection du Christ n’est pas qu’un évènement extérieur à nous, bel évènement mais qui resterait à une distance lointaine. La grâce n’est pas vaine : elle vient, envahit tout et donne cette audace d’en vivre et de l’annoncer.

Au travail donc. Demain commence le temps ordinaire où le vert va à nouveau habiller les célébrants. Lent travail de croissance de la grâce en nous. Lent travail de notre propre collaboration à cette œuvre inouï pour laquelle nous nous sommes mis en route il y a 90 jours, lors de l’entrée en Carême. Entre temps, nous avons vécu l’actualisation de cette mort et de cette résurrection du Christ. Aujourd’hui l’Esprit Saint vient s’emparer de nous, si… Si ?

Si nous y consentons, si nous l’acceptons, si nous acceptons de nous désencombrer, pas seulement pour lui faire de la place, comme sur un strapontin, mais si nous acceptons d’être emplis. Et là c’est une autre affaire. Être remplis.

Un adage dit « peu importe la flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse ». Peu importe le flacon, et sa taille, pourvu qu’il soit disponible, entièrement offert au contenant qu’i va l’emplir, lui donner cette sobre ivresse de l’Esprit. Et là, le quotidien vient nous enseigner que c’est un enjeu quotidien. Lui faire la place, la première place. L’appeler pour qu’il nous conseille. Le prier pour qu’il nous donne l’intelligence des évènements, L’implorer pour aimer plus et mieux. L’accueillir pour ouvrir nos lèvres à la louange.

Dans tous les sacrements de l’Eglise, nous demandons à l’Esprit de venir encore et encore. Comme dans un instant sur ces offrandes, sur ce pain et ce vin, comme sur l’eau du baptême avec laquelle Sybille va être baptisée tout à l’heure, comme il sera également invoqué sur nous.

Il faut faire démentir ceux qui disent que l’on parle bien peu l’Esprit Saint dans notre Eglise. Mais il faut également faire démentir ceux qui pensent ou disent que l’Esprit Saint parle peu. Il parlera par nos lèvres et nos actions, si nous nous offrons un peu plsu, totalement serait le mieux à son action. Viens Esprit de sainteté, viens Souffle imprévisible !

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