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Le Seigneur fut saisi de pitié pour cette femme

r8.gif« Le Seigneur fut saisi de pitié pour cette femme », pour cette veuve qui vient de perdre son fils, son unique. Voilà un Evangile qui nous parle concrètement en ce retour du temps ordinaire, du vert, signe de la lente maturation du Royaume de Dieu. Voici donc Jésus dans la simplicité de son ministère public. Il va et il vient, libre de dispenser sa parole, faire des miracles qui restaure et redonne vie. Comme on a raison de l’écouter et de le suivre.

Ici le voici au pied du mont Tabor, dans ce petit village de Naïm qui existe toujours. Et la scène est toute simple comme nous venons de l’entendre. En entrant dans la ville, Jésus voit et entend cette foule qui accompagne la femme qui enterre ce qui lui reste de plus précieux, son fils unique. La scène est poignante. Elle n’a plus rien qu’elle seule. Comment va-t-elle vivre ? Qui va l’aider ? L’arrivée de Jésus renverse de façon si radicale la vie de cette femme. A la place de la tristesse, il met la joie. A la place de la solitude, il met la présence de son fil. A la place de la mort, il met la vie. La vie du mort, la vie de la femme, la joie de tous et surtout la glorification de Dieu : seul Dieu peut faire un tel miracle. Dieu a vraiment visité son peuple.

En écoutant le récit et surtout le renversement qu’opère le miracle, nous sommes peut-être admiratifs. Nous sommes peut-être envieux : pourquoi Dieu ne le ferait-il pas pour ma sœur, pour ma voisine, pour moi-même ? Nous sommes peut-être en colère : et pourquoi donc Dieu ne l’a-t-il pas fait pour ma sœur, pour ma voisine, pour moi-même ? Pourquoi est-il resté impuissant devant ces détresses, devant ce mal qui semble l’emporter, surtout au journal de 20h. Pourquoi est-il si loin ? Pourquoi ne répond-il pas à mes demandes, à mes prières ? A quoi bon ?

J’entends, nous entendons ces questions, ces reproches plus ou moins exprimés. Et il faut les entendre. Et il faut bien faire droit. J’essaie donc.

Vous avez peut-être remarqué que Le Seigneur guérit l’enfant de cette femme, et une autre, la fille d’un chef de synagogue. Il ressuscite encore Lazare. Et c’est tout. C'est-à-dire qu’il ne ramène pas à la ville tous les morts qui lui sont contemporains. Il est bon, miséricordieux, profondément touché par la souffrance des uns et des autres, mais pas au point d’être un distributeur automatique de miracle, quand on lui demande, comme on lui demande. Cela veut sans doute dire que le miracle indique autre chose que la simple réanimation de ce fils unique.

« Il fut saisi de pitié ». Littéralement, il fut remué jusqu’au entrailles, comme quand il voit les foules sans berger et qu’il va nourrir de sa parole et de son pain ; comme le père du fils prodigue qui le voit revenir vers lui ; comme le bon samaritain qui se penche sur l’homme à demi-mort au bord du chemin. Voilà donc Jésus, tendresse du Père pour l’humanité, au point d’agir pour elle, pour nous, pour chacun de nous. Jésus est assez Dieu pour s’occuper de nous, pour se pencher vers nous, par amour. Ce qu’il fait pour cette femme. Mais ce qui compte ce n’est pas ce qu’il fait (il ne le fera que 3 fois), mais pourquoi il le fait : par profonde compassion envers l’humanité blessée, souffrante.

« Le mort se redressa, s’assit et se mit à parler ». Cette résurrection (ou plutôt réanimation) en annonce une autre. Sur le Mont Thabor, Jésus avait dévoilé de façon très fugace sa gloire. Il avait imposé le silence aux apôtres sur l’évènement jusqu’à ce qu’il soit ressuscité. Ils n’avaient pas compris. Et voici qu’au pied de cette montagne, la résurrection de ce fils unique annonce la sienne. Le miracle appelle la foi en lui, en sa résurrection au moment où tous pleureront sa mort, certains même l’ayant trahi ou quitté aux heures de la détresse et de la Passion.

Et la voici la réalité de ce texte : Jésus est assez Dieu non seulement pour ressusciter un enfant, mais aussi pour être le Maître de la vie et donc victorieux sur toute mort. Voilà qui consolide notre foi, et qui alimente notre espérance, spécialement quand tout semble particulièrement sombre et voilé à nos yeux. Il est le Maître de la vie. Sur lui, la mort n’a pas d’emprise. Et si nous mourrons, nous ressusciterons avec lui. Et de même, toutes nos morts quotidiennes attendent une résurrection, une vie redonnée chaque jour, à condition de le laisser agir dans sa tendresse pour nous. Ce n’est peut-être pas là où nous l’attendons, c’est là où il veut agir et nous conduire.

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