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Quel est celui d’entre vous qui ne commence par s’asseoir

imagec_325T4.jpg?v=20201120112350Quel est celui d’entre vous qui ne commence par s’asseoir, demande Jésus. Avec les lectures de ce dimanche, c’est un peu la rentrée, puisque Jésus nous propose de nous asseoir, et à 2 reprises, avant d’entamer un projet de construction, ou avant de partir au conflit. Commencer par s’asseoir, ne pas agir comme des impulsifs ou des animaux. Nous éduquer à la patience à la réflexion, à la prudence, voilà des qualités qu’il faut entendre et travailler à mettre en pratique, surtout si notre tempérament ne nous y aide pas naturellement.

Mais est-ce de cela que Jésus veut parler dans ces 2 paraboles encadrées par les conditions pour être ses disciples ? Il me semble qu’il faut s’asseoir pour écouter. Ecouter l’avis des autres, des experts (surtout en matière de construction et de projets). Ecouter l’avis des chiffres et donc de la réalité (surtout en matière de conflit). Ecouter l’avis de sa conscience, pour peu qu’on travaille à la former et à l’éclairer. Et la 1ère lecture précise même : écouter la voix de la Sagesse et de l’Esprit Saint qui a été déposé en nous.

S’asseoir, pour écouter, voilà donc un bel enjeu de rentrée pour nous qui désirons être toujours un peu plus, un peu mieux disciples de Jésus, disciples du Seigneur. S’asseoir pour être enseigner, c’est la condition même du disciple. Un disciple est un apprenant, un apprenti. Il apprend en écoutant l’enseignement du maître, il apprend en regardant faire, et un acquiert le savoir-faire du maître pour faire à son tour et transmettre son savoir. Et l’enseignement de Jésus donne de nombreuses conditions pour être ses disciples : le suivre, le préférer aux autres, renoncer à ses biens, prendre sa croix, croire en lui et en ses œuvres et en ses paroles, croire qu’il est Fils de Dieu, l’aimer en ami et pas seulement en serviteur, faire sa volonté, et l’écouter pour mettre en œuvre ses paroles.

L’écouter suppose donc d’être enseignable. Etre disponible et réceptif à ses paroles et son enseignement. Etre docile, malléable, prêt à accueillir et à changer.

Je me suis demandé qui écoutons-nous ? Dans le quotidien de nos jourénes et de nos activités, nous pourrions faire un recensement des paroles, de tout ce que nous entendons et à qui nous prêtons l’oreille de notre cœur au cœur que cela nous altère. Quelles paroles ont-elles plus d’importance que les autres ? Quelles paroles font-elles autorité en nous ? Quelles paroles sont-elles définitives ? Celles de nos proches, celles de nos lectures, celles du 20h, celles du bruit de l’information, de la communication ou des réseaux sociaux ? Nous vivons dans une société de l’image et de la parole, qui nous sature de mots, d’idées, de désir et de sens.

Du coup, la parole de Jésus doit se frayer un chemin au milieu de ce bruit. Elle devient une parole parmi d’autres, à l’égard desquelles nous sommes devenus sourds à forme de saturation.

Puisque nous propose de nous asseoir pour cultiver en nous la condition de disciple, je vous propose plusieurs exercices plus ou moins pratiques en ce dimanche de rentrée :

1. Restons des apprenants, des écoutants. Prenons- le temps de la parole de Dieu, dans l’Ecriture, dans l’enseignement de l’Eglise et le conseil des frères et sœurs, dans la lecture, dans le silence. Dieu parle et cela vaut la peine de l’écouter pour être changés par une parole qui peut nous instruire, nous éclairer, nous relever, nous corriger ou nous consoler.

2. Ecoutons une personne et non pas une idée. Suivre Jésus, ce n’est pas adhérer à une idée, un corpus, encore moins une idéologie. On ne suit pas une structure, une institution. On ne suit pas un manuel, un code. On suit une personne vivante et vivifiante. Le disciple ne suit pas la simple lettre de l’Evangile, il en suit l’esprit, parce seul l’esprit vivifie, parce que le même Esprit qui était en Jésus demeure dans le cœur de tout disciple. Jésus est une personne vivante. Sa Parole demeure vivante. Ses sacrements nous le font rencontrer vivant dans sa personne. Et pour cela il se présente à nous pour séduire et fasciner nos cœurs et nos vies.

Être disciple reste une question d’amour et non d’abord de connaissance. Vous voyez qu’on est aux antipodes d’une religion d’initié, qui serait purement cérébrale et finalement élitiste. Non, la foi du disciple est celle où il rencontre et où il suit Jésus comme personne vivante. L’Evangile est une personne. Le Royaume est une personne.

3. Enfin, il s’agira de le suivre en acceptant que cela ne soit pas tout à fait un long fleuve tranquille. L’itinéraire qu’il dessine pourrait rebuter et faire rebrousser chemin : il s’agit de porter sa croix, les grandes comme les petites, de renoncer à ses projets pour entrer dans les siens, de se dépouiller de son ego et de son amour propre. Le disciple aura à sortir de sa zone de confort. Il aura toujours besoin d’être éprouvé pour suivre le Maître. Les 2 jeunes qui sont canonisés à Rome en ce moment le savaient. Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis l’ont appris. Qu’ils nous l’apprennent.

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