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Heureux, bienheureux

assistenza-poveri-biagio-conte-missioni-comunita-immigrati-lavoro.jpgJe ne sais pas si vous êtes des accrocs de la TV, et en particulier des publicités. On nous vend tout, en nous promettant le bonheur. Une voiture, un parfum, une assurance, des voyages et que sais-je encore. Tous ces biens proposés pour notre seul bien, notre bien-être. Que c’est beau de voir que tant de monde s’occupe de notre bonheur…

Dieu également s’occupe de notre bonheur. Et il nous le dit dans ces magnifiques Béatitudes qui ouvrent le long discours sur la montagne qui occupe pas moins de 3 chapitres de l’Evangile de St Matthieu.

Ce sont les premières paroles de Jésus. Il y a eu auparavant quelques échanges avec Jean-Baptiste au moment du baptême, un échange avec le démon dans le désert, et quelques paroles d’appel des disciples au bord du lac à Capharnaüm. L’Evangile nous a dit qu’il enseignait, mais rien sur le contenu de son enseignement. Et voici que, comme Moïse, il gravit la montagne derrière Capharnaüm, en réalité une petite colline. Moïse avait reçu les 10 paroles, les 10 commandements fondateurs de l’Alliance. Et Jésus ouvre la bouche devant ses disciples et la foule rassemblée, et délivre les 8 paroles fondatrices de la nouvelle Alliance, celle qu’il fonde en sa personne même.

Heureux, heureux, heureux… A 8 reprises, mais aussi à d’autres moments des Evangiles, le mot est lancé. Heureux celui qui croit sans avoir vu. Heureux celui qui écoute mes paroles et les met en pratique. Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Dieu veut notre bonheur. Parce qu’il se soucie de nous. Parce qu’il a créés avec un projet d’amour, il veut que nous soyons heureux, dans une relation renouvelée et transformante avec lui. Il le veut et il ne ménage pas sa peine pour nous le dire et nous en donner le chemin. 

C’est bon de l’entendre. Et d’ailleurs, notre cœur se soulève quand nous réentendons chaque année ces Béatitudes le jour de la fête de tous les Saints, ou lors de grands évènements comme le mariage, le baptême ou les funérailles, parce que cet Evangile y est souvent choisi par les familles. C’est bon de l’entendre, alors qu’à certains moments de nos vies, nous pourrions en douter, parce que nos épreuves semblent démentir ce désir de Dieu sur nous. Ou parce que, faute d’accueillir ce projet, nous préférons notre petit bonheur tout seul, rêvant d’un ailleurs ou d’un autrement.

Dieu veut notre bonheur et il nous en montre le chemin, comme dans le Psaume 1 qui ouvre tout le psautier : « Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent,  mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! »

Et le chemin nous est donné par la 1ère des béatitudes : Heureux les pauvres de cœur le royaume des cieux est à eux. Dès maintenant, le royaume des Cieux, la communion avec Dieu et les autres est possible, pour tous les pauvres de cœur que le Seigneur chérit comme on le voit dans toute l’Ecriture. Les humbles, les petits, ceux qui ont laissé l’orgueil et la superbe au vestiaire. L’histoire nous en donnent de beaux exemples, comme François d’Assise, Bernadette Soubirous, Frédéric Ozanam ou le fr. Biagio Conte, missionnaire laïc qui vivait dans la rue à Palerme et qui mort à 59 ans a été accompagné par plus de 70.000 lors de ses funérailles. Le Royaume des Cieux étaient à lui, et il n’a pas fait la une du 20h.

Les autres béatitudes sont contenues dans cette première. Elles sont surprenantes, dérangeantes peut-être. Nous serions tentés de choisir, de trier. Comment les persécutés ou les insultés pourraient-ils être heureux ? Comment ceux qui pleurent ou ceux qui sont assoiffés de justice pourraient-ils être comblés ? Le mot Heureux en grec et son équivalent hébreu est plus dynamique : en marche ! relevez-vous ! prenez courage, vous qui souffrez et peinez, une promesse est devant vous et vous en bénéficiez déjà parce que je suis avec vous, au milieu de vous, moi qui veux votre joie et votre bonheur.

Mais il nous faut franchir une dernière étape. Ces béatitudes dressent un portrait, celui des pauvres de cœur, celui de la foule de ceux qui nous ont précédés, en mettant leur vie au diapason du Christ au point de lui ressembler. Chez un François de Sales, c’est la douceur qui a resplendi. Chez une Just de Bretonières ou une Marie-Hermine Grivot, c’est la persécution pour leur fidélité au Christ qui a été manifeste. Chez un Paul de Tarse ou une Jeanne d’Arc, c’est la faim et la soif de justice qui les animent.

Mais finalement, ces béatitudes dessinent le portrait du seul pauvre de cœur, cœur pur, artisan paix, persécuté et insulté, c’est-à-dire le Christ lui-même. Il ne fait pas le 20h. Sa mort a paru être un non-évènement aux yeux de l’histoire romaine officielle. Et pourtant, il ouvre le chemin du bonheur. Celui que nul autre ne peut nous montrer. Celui que nul autre ne peut nous offrir. Courage ! En route ! Nous sommes faits pour ce bonheur-là.

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