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Saint Philippe Néri - clôture du jubilé des 500 ans de sa naissance

flyer 26 mai 2016-2.jpgVous avez compris que ce 26 mai 2016 a une couleur toute particulière : avec les 85 autres maisons de l’Oratoire, nous clôturons cette année de Jubilé où nous avons célébré la naissance de Saint Philippe Néri, 1515-2015. Une année d’action de grâce pour le don de ce saint fait à l’Eglise, le don de ce père fait à l’Oratoire, le don de ce fondateur fait à nos Congrégations.

C’est un peu bizarre de clôture le Jubilé d’une naissance, parce qu’une naissance est le début d’une vie. Mais nous clôturons ce temps du Jubilé, en nous souvenant que le lendemain de la fête garde un parfum de la fête. Le lendemain de l’action de grâce gardera donc un parfum d’action de grâce et de gratitude au Seigneur pour la figure de Saint Philippe, et pour ce qu’il est et ce qu’il fait pour nous.

Au cœur de cette action de grâce, il y a ce discours du Christ que nous venons d’entendre dans l’Evangile. Il nous donne l’image de la vigne pour manifester comment tous ceux qui deviennent ses disciples sont non seulement attachés à lui, mais aussi sont vivifiés de la même vie, de la même sève qui coule en lui.

Au fond, c’est ce que je veux retenir ce soir de saint Philippe et proposer à votre méditation et surtout à votre action de grâce. Toute sa vie, sa prédication, ses aller et venue dans Rome, son style de vie, son apostolat dans les rues, dans les palais et dans les humbles maisons auront contribué à faire aimer le Christ. Le faire aimer, c'est-à-dire à ce que le Christ soit écouté et choisi, à ce qu’on change de vie et qu’on vive de façon fervente dans la proximité au Dieu vivant.

On connaît assez cette maxime : « Celui qui désire autre chose que le Christ ne sait pas ce qu’il veut; celui qui demande autre chose que le Christ ne sait pas ce qu’il demande ». Saint Philippe nous présente le Christ et il se retire. Il se retire parce qu’il ne supporte pas d’être trop longtemps séparé de cette vie du Christ qui coule en lui, qui le ravit, le fascine et le fait vivre entre ciel et terre. Mais il se retire également par discrétion pour que chacun de ceux qu’il amène au Christ puisse à son tour goûter la joie d’être greffée sur cette vigne, qu’il puisse également expérimenter l’exigence sans fois remise sur le chantier d’être émondé, taillé pour donner du fruit. L’humour et les mortifications que St Philippe impose aux autres n’y sont pas pour rien. Il y contribuera de mille manières, mais toujours il se retirera pour que chacun goûte le rendez-vous solitaire avec le Dieu Seul.

Quand on parle de Saint Philippe, il est facile de parler de ces facéties, de ses drôleries. Et une homélie simple à faire serait d’en énumérer quelques unes qui nous dirait combien il est joyeux, il est libre. Mais Saint Philippe est aussi, et peut être d’abord, celui qui va seul et longtemps dans les catacombes pour prier en compagnie des chrétiens des premiers siècles. Celui qui y prie l’Esprit Saint avec ferveur jusqu’au jour où l’Esprit Saint le prend au mot et infuse sa présence de feu dans ce cœur humain. Celui qui célèbre difficilement la messe parce qu’il est en permanence comme saisi par la présence du Christ qui le ravit au sens propre du terme. Il est Celui qui peut difficilement parler de Dieu sans être profondément saisi et presque condamné au silence.

Bref, s’il est bien un sarment qui demeure sur la vigne, c’est bien Saint Philippe. Et pour cela nous voulons encore et encore rendre grâce. Nous rendons pas grâce sans demander pardon pour le fait de passer à côté d’un tel cadeau, et sans demander de devenir un peu plus chaque jour de tels sarments, que nous portions du fruit et que notre fruit demeure.

Je vais même vous faire une confidence : c’est cela que nous souhaitons pour vous. Que vous deveniez des sarments de cette belle vigne, que vous soyez fortement attachés au Christ, que vous consentiez à être taillés et émondés, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Et pourquoi pas ? Si Saint Philippe était présent, et d’ailleurs il l’est, il me demanderait d’arrêter là. Alors j’arrête en vous relisant un extrait du message du pape François pour l’ouverture du Jubilé l’an dernier : « Il était profondément convaincu que le chemin de la sainteté se fonde sur la grâce d’une rencontre — celle du Seigneur — accessible à n’importe quelle personne, de n’importe quelle condition ou état, qui l’accueillerait avec l’émerveillement des enfants ».

Saint Philippe, donne-nous l’émerveillement pour que nous entrions toujours plus avant dans cette rencontre avec le Christ, dans la ferveur de l’Esprit.

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