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« Celui-ci est mon Fils bien-aimé… Il intercède pour nous »

En-Egypte-devoilement-de-la-premiere-icone-des-21-martyrs-coptes-de-Libye_article_main.jpgCe sont les deux phrases de l’Ecriture de ce dimanche qui sont mises en exergue pour nous aider à recevoir ce que Dieu veut nous montrer ce 2ème dimanche de Carême. L’Alliance avec Abraham occupe une place de choix, après celle avec Noé méditée la semaine dernière et avant celle avec Moïse et le peuple hébreu dimanche prochain.

 

Permettez que je fasse un détour par l’actualité. Comme moi vous avez vu cette semaine ces images de ces 21 coptes tués sur une plage de Libye. Les images sont effroyables de cruauté et de la violence non seulement des idées mais aussi des actes. Voici 21 hommes arrachés à leur famille a leur amis. Et la douleur de leur proche qui a également fait le tour de la toile renforce l’insoutenable des faits.

Très vite j’ai été saisi par la réaction de l’Eglise copte et de la canonisation immédiate de ces jeunes pères, ouvriers,... La haine de la foi qui semble présider à leur décapitation leur vaut le martyr. Voilà l’interprétation du pape d’Alexandrie. Et voilà qui m’a fait regardé ce fait terrible et tragique de l’actualité quotidienne d’une autre manière. Voici que cette mort injuste et ignoble est consentie au nom de leur foi. Et ils se confient à Jésus à ce moment précis. Et voici que leur mort devient un sacrifice, une offrande d’eux mêmes.

Je relie tout cela aux 2 premières lectures entendues ce dimanche. Le sacrifice d’Isaac, le premier né, le fils de la promesse. Le sacrifice du Christ, le Fils bien aimé, le fils unique. L’offrande du premier annonce celle du second. Le sacrifice d’Isaac portant lui même le bois de l’Holocauste en montant sur la montagne annonce la Passion volontaire de ce Fils unique qui se livre pour nous et pour notre salut.

C’est que cette offrande du Fils se fait justement dans des conditions injustes et ignominieuses. Pensez donc ! Ce Maître de vérité condamné sur la base de faux témoignages. Ce juste juge accusé injustement. Ce Maître de la vie que l’on envoie à la mort. Et faut il ajouter cette Passion, cette souffrance indue, cette mort cruelle, ces rires, ces moqueries.

Si nous sommes ici ce matin c’est justement parce que cette mort sacrificielle se retourne en instrument de réconciliation. Parce qu’elle est librement consentie, elle devient source de vie. C’est bien le sens de ce que nous allons à nouveau célébrer dans quelques semaines au coeur de la semaine sainte. « Par ses souffrances, nous sommes sauvés ». Ce martyre du Fils unique devient source intarissable alors qu’un regard simplement humain nous ferait détourner les yeux d’une telle scène. La foi nous fait la regarder, la contempler et la proclamer. Sommes nous assez conscients de cette folie ? N’avons nous pas un peu neutralisé la réalité de ce sacrifice ?

Reste un aspect : le sacrifice du Fils et la volonté du Père. A Gethsémani, nous lisons que le Fils consent dans des larmes de sang à une volonté qui n’est pas d’abord la sienne. « Si cette coupe pouvait passer loin de moi... Non pas ma volonté mais la tienne... » Quelle est cette volonté du Père ? Quel est ce dessein de Dieu qui donne un fils à Abraham pour le reprendre ? Peut être Dieu n’en demandait il pas autant. Offrir en sacrifice spirituel est une chose. Offreur en sacrifice sanglant en est une autre. Et d’ailleurs l’offrande des premiers nés que Dieu demandera à Moïse sera bien dans cette ligne spirituelle.

Mais revenons au sacrifice du Christ. Dieu n’a pas épargné son propre Fils venons nous de lire. Pour aller nous chercher au plus bas où nous étions, Dieu n’a pas ménagé sa peine. Il nous a permis que son Fils nous rejoigne au plus profond de l’expérience humaine, celle de l’injustice, celle de la souffrance et celle de la mort ignominieuse. Tout résidé dans ce point précis où le Fils est et reste uni au Père. Un théologien ira jusqu’à dire que c’est le risque que prend Dieu. Il nous a aimé jusqu’au bout, jusqu’au tréfonds le plus infâme et terrible de notre condition.

Voilà qui éclaire notre dimanche de Carême et le chemin de nos catéchumènes. Voilà qui éclaire le martyre de nos frères coptes, et des martyrs de tous les temps que nous égrainons semaine après semaine dans nos calendriers. Voilà qui éclaire nos petits martyrs quotidiens, nos petites morts que le Christ rejoint. Tous ces petits efforts, ces petits renoncements à nous mêmes peuvent devenir source de vie si nous laissons le Fils unique les prendre avec lui. Ne s’est il pas offert pour nous, en notre faveur et à notre place ?

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