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  • La paix soit avec vous

    Divine.jpg« La paix soit avec vous » dit le Ressuscité. Une phrase de salutation et de bienvenue qui prend un sens et une portée toute particulière. Vous avez remarqué que le Christ le dit 2 fois, à chaque apparition à ses disciples réfugiés dans la chambre haute, où la peur et la crainte les tenaient enfermés.

    En ce 2ème dimanche de Pâques, en ce jour si particulier que le pape Jean-Paul II, saint Jean-Paul II a voulu consacré à la miséricorde divine, nous voit donc avec ce don de la paix que le Christ ressuscité apporte à ces disciples. Le don de la paix, mais de quelle paix s’agit-t-il ?

    D’abord, la paix pour ceux qui sont enfermés. Saint Jean-Paul II avait commencé son ministère pontifical avec cette autre salutation du Christ : « n’ayez pas peur ! ». Au soir du 1er jour comme au jour du 8ème jour, Celui qui a franchit les portes de la mort vient communiquer une paix bien consolante et surtout une paix du cœur qui chasse toute crainte, toute inquiétude, toute appréhension. De quoi avaient-ils peur ? D’être mis à mort à la suite du Maître ? D’être dénoncés comme agitateurs ? Peur de perdre ? Mais peur de perdre quoi d’autre, au moment où leur Maître semblait leur avoir été définitivement retiré. Avaient-ils encore réellement quelque chose à perdre ? N’ayez pas peur, recevez ma paix, leur dit le Seigneur ressuscité. Vous n’avez plus rien à perdre, au contraire tout à gagner : recevoir la paix, l’Esprit Saint, la miséricorde.

    Ensuite la paix de l’Esprit Saint. Recevez l’Esprit Saint dit-il en soufflant sur eux, comme le Créateur avait insufflé à l’homme un souffle de vie au matin de la création. Au soir de la création nouvelle, le Dieu paisible et pacifiant vient mettre au plus profond d’eux l’Esprit de puissance et de paix, l’Esprit Consolateur, l’Esprit miséricordieux. Première Pentecôte, avant l’heure. Avant de souffler sur eux, le Christ présente son côté ouvert, ses mains et ses percés. Voici une source ouverte qui ne se tarira pas, jamais, jusqu’à aujourd’hui. Source dynamique de paix et de miséricorde. Il souffle sur eux, et il ouvre en eux cette source. En cet instant, il se fait torrent pour ces cœurs lents à croire mais tout disponibles à la grâce de la résurrection.

    La paix de la miséricorde. Nous l’avons rappelé dans la prière d’ouverture. Dieu est d’une miséricorde infinie. Le mystère de Pâques que nous avons traversé n’a pas fait que nous le rappeler. Il nous l’a fait vivre. Et ce n’est pas rien que cette miséricorde de Dieu, sensible à notre misère, communiant à notre situation et à notre détresse, plein d’amour et de tendresse. Par miséricorde pour nous, il s’est incarné. Par miséricorde pour nous, il s’est abaissé, il s’est offert, il a traversé la mort. Pour nous et notre salut, il n’est que miséricorde.

    La paix de Pâques, c’est donc la paix de la miséricorde et du pardon donné à tout homme. Quand il souffle sur ces apôtres, il leur donne ce pouvoir miséricordieux de remettre les péchés.

    Le 30 avril 2000, saint Paul II a canonisé la jeune religieuse Faustyna Kowalska, l’apôtre de la miséricorde divine. Au fond de son petit couvent de Cracovie, elle avait reçu cette apparition du Christ qui est miséricorde. De son côté ouvert, les rayons blanc et rouge dévoilent le déversement de grâce promis à ceux qui se confient à Lui.

    Nous sommes comme cette petite religieuse, comme les apôtres reclus au Cénacle, nous sommes les destinataires de cette paix. Dans cette Eucharistie comme dans chaque instant de nos vies, il y a à portée de main et de regard, cette paix, cette miséricorde du Christ ressuscité. Elle vient frapper à la porte de nos vies, comme de toute vies. Elle vient discrètement se faufiler comme une eau vivifiante. Elle vient nous rénover. Elle vient rénover toute l’humanité.

    C’est ce qu’affirmait saint Jean-Paul II lors de cette canonisation : « Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l'humanité d'aujourd'hui accueille elle aussi dans le cénacle de l'histoire le Christ ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète:  Paix à vous! Il faut que l'humanité se laisse atteindre et imprégner par l'Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C'est l'Esprit qui guérit les blessures du coeur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l'amour du Père et celle de l'unité fraternelle »

    Merci à Dieu de nous avoir manifesté sa paix. Merci pour sa miséricorde. Merci pour les apôtres de sa miséricorde qu’il nous donne. Merci pour saint Jean XXIII, pour saint Jean-Paul II

  • Jésus passe de ce monde au Père

    lavement_pieds_fanous.jpg« Avant la fête de la Pâques, Jésus, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout ». (Jn 13,1)

    Ce soir, nous voici donc au cœur de l’incarnation du Christ. C’est cette Heure tant annoncée. C’est le moment de son passage, de sa Pâques. Et saint Jean insiste, l’heure de passer de ce monde à son Père. Jésus passe. En cette nuit de la Pâque juive, nuit de la sortie d’Egypte, nuit du passage de la Mer Rouge, Jésus lui-même passe de ce monde à son Père. Et il y passe par amour, dans un acte extrême d’amour inconditionnel.

    Jésus passe. Il avait passé en faisant le bien, rappelons-nous, sur les routes de Galilée et de Judée, guérissant et soulageant, réconfortant et enseignant. Il a passé en faisant le bien, et il est plutôt bien passé. Les foules ont suivi, elles ont été séduites, retournées. Ont-elles été converties ? C’est autre chose. Plus largement, tout le mystère de l’incarnation du Christ est dans ce passage de Dieu parmi les hommes. Comment le Dieu-Emmanuel pouvait il rester insensible à la misère de ceux qu’il a créés et qu’il aime ? En Jésus, Dieu a passé trente longues années. Il a aimé avec un cœur d’homme, il a travaillé avec des mains d’homme.

    Jésus passe et il passe par amour pour nous. L’évangéliste utilise un mot pour caractériser cet amour : jusqu’au bout. C’est le même mot que nous entendrons demain dans le récit de la Passion, quand au moment de mourir, Jésus dit que « tout est accompli ». C’est un sommet, sommet de son amour pour nous, qui que nous soyons, où que nous en soyons. Ce soir nous voyons des destinataires un peu confus d’un tel cadeau : l’amour inconditionnel de Dieu pour nous.

    C’est que, en Jésus, Dieu ne fait pas que visiter de l’extérieur notre condition d’homme, il la transforme, parce que Dieu ne passe pas sans contaminer notre humanité par sa présence. Quand Dieu passe, il est contagieux. Et ce soir, nous commençons à pressentir ce que cette contagion implique. Il transforme notre humanité, il emporte notre chair. Par amour pour nous, il prend avec lui nos pauvres existences pour que nous recevions sa vie à Lui.

    Ce soir, plus rien n’est comme avant. Au point que l’on pourra dire, avant Jésus-Christ et après Jésus-Christ. Plus rien n’est comme avant, parce que Jésus vit sa Pâque en notre faveur et à notre place. Les discours sont finis, il reste les gestes. Et ce soir, 2 gestes nous sont laissés comme mémorial de ce passage par amour : le lavement des pieds et l’Eucharistie.

    Les Apôtres n’étaient sans doute préparés ni à l’un, ni à l’autre de ces gestes. Tant de fois ils avaient pris le bain rituel avant la Pâque. Tant de fois, le serviteur du maître de maison leur avait lavé les pieds. Tant de fois ils avaient célébré la Pâque juive. Tant de fois, ils avaient consommé ces ingrédients du repas rituel. Voilà que le geste de l’esclave devient le commandement de l’amour. Voici que la consommation en silence devient le geste d’une communion avec la vie même du Christ. Deux gestes où la réalité toute humaine, toute simple est transformée.

    Ce soir, un peu d’eau versé sur les pieds de quelques hommes, va nous rappeler à tous l’amour inconditionnel d’un Dieu qui passe parmi nous et vit sa propre Pâque. De même, un peu de pain et un peu de vin, béni, rompu, partagé, vont nous rappeler cet amour de Dieu qui passe parmi nous et nous emporter avec lui. Nous rappeler seulement ? Pas seulement nous rappeler, mais aussi nous interpeller : comment aimes-tu ? comment sers-tu ? comment vis-tu ? Pas seulement nous rappeler, pas seulement nous interpeller, mais surtout mettre en nous ce germe de Pâque qui sème en nos existences cet amour conditionnel. Tout devient possible, pour qui l’accueille avec gratitude et avec responsabilité

    Jésus passe et nous ne passerions pas avec lui ? Ce soir, à notre tour, nous sommes invités à passer. C’est la fin des discours sur Dieu. C’est le moment de lui parler, comme Jésus parle à son Père dans la longue nuit de Gethsémani. C’est le moment où nous sommes invités à quitter notre place à la fenêtre pour entrer dans la procession qui va vers le Père. C’est le moment où nous décroisons les bras pour ouvrir les mains. Ce soir, commence notre Pâque, celle où nous recevons avec sérieux, avec gravité, avec exigence cette injonction du Christ : « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » ou  plus loin « vous ferez cela en mémoire de moi ».

    Je renouvelle ma question : Jésus passe et nous ne passerions pas avec lui ? Serait-il seul dans ce chemin ? Ne trouverait-il aucun compagnon ? Si ce soir, chacun de nous accepte de passer avec lui,  alors vraiment le Christ vivra sa Pâque en nous. Alors l’amour ne passera pas.

  • Ne crains pas