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Un père avait deux fils…

A0214.jpgS’il est une parabole (parce que c’est une parabole et non un récit historique, encore que… pourquoi pas ?) que nous connaissons bien, c’est celle-ci. Celle du fils prodigue, appelé encore du fils perdu, ou du père prodigue. Les images viennent tout de suite, et le tableau de Rembrandt, les deux mains du père presque aveugle d’avoir trop attendu et trop pleuré, les deux mains l’une plus masculine, plus forte, l’autre plus féminine plus délicate et miséricordieuse… Bref on sait déjà tout.

Pourtant, nous lisons cette parabole pendant ce temps du Carême, pendant ce temps où nous cheminons dans la foi, les uns avec les autres, vers cette Pâque à venir, vers cette communion renouvelée avec le Père en son Fils. Et Saint Paul d’insister en ce jour : un monde nouveau est déjà né… un ministère de réconciliation… laissez vous réconcilier avec Dieu !

Ce dimanche est donc placé sous le signe de la réconciliation. Et pour se réconcilier, il faut 3 choses : au moins 2 personnes, un dommage, une démarche.

Au moins 2 personnes. Et les voici superbement décrite dans cette parabole. Les 2 fils, un qui vit sa vie loin du père ; l’autre qui vit sa vie avec son père. Il qui vit par lui-même ; l’autre qui vit en référence, en totale dépendance du père. Les 2 vivent en fait pour eux-mêmes. Et le père. Un père qui ne pose pas de questions, un père qui donne, un père qui ne fait pas de différence, un père qui attend, un père qui accueille,… un père prodigue !

Un dommage. Pas facile. Pour le fils aîné, le dommage est simple : il refuse d’entrer dans la joie de son père. Il garde jalousement sa rancune pour lui, refusant d’entrer dans la joie de celui qui a retrouvé le fils perdu. Pour le fils aîné ? Le dommage d’avoir dilapidé son argent ? Le dommage d’avoir laissé la maison du père ? Le dommage d’avoir préféré faire son bonheur seul, plutôt que dans la maison du père ? La parabole ne nous dit pas plus, parce qu’au fond c’est à la fois trop clair, et trop marginal. Le plus important, c’est la démarche de retour, de conversion, de réconciliation ;

La démarche. Je dis démarche, parce que c’est quelque chose de dynamique. Pensez donc un type rentre en lui, réfléchit, fait retour sur son expérience, sur la situation où il est et se lève, pour humblement et simplement revenir dans la maison de son père, où tant ont à manger. Il a en lui le souvenir brûlant de la maison  du père, des biens partagés. Et le voilà qui prépare même son laïus, il renonce à sa qualité de fils. Il accepte même d’être un ouvrier. Pourvu d’être en vie, vie reçue du père. Pourvu d’être dans la maison du Père. Et le voici sur la route.

Démarche du fils, démarche du Père. J’insiste démarche du Père. Regardons : il voit le fils arriver au loin, c’est donc qu’il attendait. Il court, il le prend dans ses bras et le couvre de baiser. Son fils est revenu ! Ils courent l’un vers l’autre. Comme dans n’importe quel film ! La communion qui s’établit à ce moment là est au prix de l’éloignement, mais surtout de la qualité de la démarche du retour. Peu importe les excuses, les justifications. Il est là, il est revenu.

L’amour ne pose pas de conditions, elle se donne gratuitement, alors que nous nous vivons dans la peur. Peur de décevoir, peur d’avoir mal agi. Peur de la réaction de l’autre. Peur de perdre la face. Comprenons que la joie du Père absorbe, intègre toutes ces peurs. Comme dit Ste Thérèse de Lisieux « moi si j’avis commis tous les crimes du monde (pensez-donc, Ste Thérèse !), je ne me repentirais pas de m’être livré à l’amour car je sais bien que tout cela n’est qu’une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent ». Le plus beau est donc que la réconciliation, et la confiance qu’elle révèle, efface toutes ces peurs, tous ces quant à soi.

La preuve en est : le fils aîné, dont on ne sais s’il va rester sur le pas de la porte. Notre espérance est vive pour lui, et pour tous les fils aînés que nous sommes. Parce qu’il est trop clair que cette parabole nous concerne directement. Nous avons tous les ingrédients. Au moins 2 personnes : chacun de nous et le Bon Dieu. Un dommage : nous nous sommes éloignés du Père. Reste la démarche. Elle dépend de chacun, aidé par le témoignage des autres. Aidés par la sollicitation vive de l’apôtre : nous vous en supplions au nom du Christ, laissez vous réconcilier avec Dieu !

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