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"Peu importe le flacon, pourvu qu'il ait l'ivresse !"

creche.jpgEn cette nuit d’hiver, c’est Noël ! Dans nos maisons, les sapins ont été décorés, ils illuminent nos salons, nos fenêtres. La table est dressée pour un repas familial. Depuis des jours, des semaines mêmes, on a acheté, on a couru les magasins. Les cadeaux sont prêts. On parlera de trêve des confiseurs, de fête de fin d’année. Le voilà donc, cet emballage avec lequel on nous présente cette nuit d’hiver. Emballage de lumière, emballage de décorations, emballage de consommation.

Depuis des semaines, nos rues, nos places, nos écrans de télévision ont revêtu des habits de lumière, toutes sortes de décoration nous le rappellent : c’est Noël. L’expression est même lancée : c’est la magie de Noël ! Sans doute, ce désir de fête et de lumière vient au cœur de l’hiver pour manifester que nous ne sommes pas faits pour la nuit et la solitude. Sans doute, Noël fascine nos contemporains, parce que, d’une manière ou d’une autre, ils perçoivent, et nous avec eux, que cet évènement a quelque chose à voir avec une certaine nostalgie, une certaine aspiration profonde qui reste active, que nous n’avons pas oublié. La lumière dans la nuit, la paix au milieu du vacarme, l’innocence de l’enfance au milieu du désenchantement de l’adulte. L’emballage recèle un cadeau, le contenu d’un cadeau que nos cœurs désirent encore. Ce cadeau de Noël est beaucoup plus simple. Plus simple en cette nuit. Simple comme la crèche et comme nos sapins.

En cette nuit de Noël, nous voici donc devant cette crèche. Au XIIème siècle, François d’Assise avait un grand amour pour l’humanité de Jésus, Dieu qui se fait homme, pour que l’homme reçoive la divinité. Pour St François comme pour toute l’Eglise, l’incarnation du Fils de Dieu, ce n’est pas un beau mythe, ou une belle philosophie de l’existence, c’est d’abord une réalité, une réalité historique. Aux temps d’Hérode le Grand, dans une obscure province romaine du bassin méditerranéen, une naissance inouïe annonce des temps nouveaux, un monde nouveau. Dieu se fait petit d’homme, après des mois de présence cachée dans le sein d’une femme de Galilée.

La crèche de Saint François, celle de nos maisons et celle de cette église, c’est celle qui nous présente cet enfant, pauvre parmi les pauvres du Seigneur, dépouillé de tout à commencer par la gloire du Ciel, livré aux mains des hommes, pour leur communiquer la vie de Dieu. Ni plus, ni moins. La réalité de la crèche, elle est très grande, mais toute simple : une mère, un père des bergers accourus à l’appel des anges (excusez du peu), bientôt des mages amenés là par leur recherche et guidés par une étoile, des animaux qui peuplent déjà ce monde nouveau, nouvelle arche de Noé. Ici, pas de miracle autre que cette lumière qui vient éclairer notre nuit.

Dans cette nuit de Noël, nous allons communier à la présence de celui qui vient habiter notre Monde ; St François avait justement mis cette crèche au pied de l’autel, pour bien montrer le lien entre la pauvreté glorieuse de cet enfant dans la crèche et celle qui vient sur l’autel et à laquelle nous communions.

Pauvre crèche qui veut refléter la réalité historique de l’évènement. Pauvre sapin, que vient-il faire là d’ailleurs ? Pourquoi donc ces sapins si incongrus dans nos salons ? C’est qu’il vient refléter la réalité symbolique, théologique pour mieux dire, de l’évènement. Ce sapin n’est pas seulement l’arbre vert qui est une promesse d’immortalité au cœur de l’hiver. La tradition, germanique cette fois-ci, avait compris qu’à Noël un monde nouveau commence, celui où l’on est relancé dans son amitié avec Dieu. Monde nouveau, humanité nouvelle avec cet enfant, paradis nouveau, du coup nouvel arbre de vie, nouveaux fruits de cet arbre. C’en est bien fini du monde ancien, au moment où pointe ce monde nouveau. Nos ancêtres les germains accrochaient des pommes, le fruit du monde ancien, et des hosties, le fruit du monde nouveau. Depuis, la disette et l’esthétique nous font accrocher des boules multicolores.

Devant ce sapin, devant cette crèche, se dévoile le monde nouveau, dans lequel nous sommes introduits. Voilà la réalité, que notre cœur pressent et à laquelle il a accès s’il se laisse toucher en cette nuite sainte. Peu importe l’emballage et la flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse et le merveilleux cadeau de ce soir. Il se fait l’un de nous, pour que nous soyons uns avec Lui.

Joyeux et saint Noël à tous !

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