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  • En cette nuit de Noël

    2135631781_f0e1fde2fb_o.jpgOnce in royal David's city
    stood a lowly cattle shed,
    where a mother laid her baby
    in a manger for his bed:
    Mary was that mother mild,
    Jesus Christ her little child.

    C'est de nuit que le Seigneur déchire les cieux pour manifester son oeuvre. C'est vrai dans la nuit de la création quand il crée la lumière du premier jour. C'est dans la nuit de Bethléem, quand il crée le nouvel Adam. C'est vrai dans la nuit de Pâques quand il restaure une création blessée.

    Les chants et les lumières feront reculer les ténèbres de nos nuits en cette vigile où nous accueillons l'Enfant-Roi. Aucune nuit ne saurait y résister, car le Seigneur vient !

    Qu'Il nous ravisse au point de nous communiquer Sa paix et Sa force ! Heureux et saint Noël !

  • Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

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    Gloire à Dieu, le seul sage, par Jésus Christ et pour les siècles des siècles.

    1. Cette citation de l’Ecriture vous surprend peut-être. Nous venons de l’entendre à la fin de u passage de la lettre de Paul aux Romains. Paul semble être comme ravi par le fait que Dieu s’est manifesté. Resté dans le silence depuis toujours, voilà qu’aujourd’hui, dans l’incarnation de son Fils, il s’est manifesté en notre faveur. Et ceci est motif de louange. Gloire à Dieu au plus haut des cieux chanterons-nous mercredi soir.

    2. Justement, dans notre méditation des différentes parties chantées de la messe, nous en arrivons ce dimanche au chant du Gloria. Nous en sommes un peu privés en ce temps d’Avent, pour que justement nous le goûtions avec le chant des anges à Noël. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.

    3. Je pourrais vous en parler de façon plus historique : une hymne dont on trouve déjà trace au IV° siècle, comme prière du matin ; un chant liturgique adopté très vite dans la liturgie de Noël et étendu ensuite au reste des dimanches de l’année. Je pourrais vous en parler de façon plus détaillée : louange au Dieu Trinitaire pour ce qu’Il est, louange au Dieu Créateur et Rédempteur pour ce qu’il fait en notre faveur. En ce temps de l’avent, je choisis de regarder avec vous l’attitude qu’il suppose : la louange.

    4. Il s’agit donc de louer. Mais qu’est-ce que louer ? me direz-vous. Selon le Petit Robert, c’est déclarer quelqu’un de grande estime. Estimer quelqu’un et le lui dire. Aimer, c’est être séduit par l’autre qui est beau et aimable, digne d’amour. L’amour pousse à cette estime de l’être aimé, et à le lui dire, d’une manière ou d’une autre, sinon il manque quelque chose. Pour Dieu, les motifs de cette estime peuvent être divers, j’en relève deux.

    5. Louer Dieu pour ce qu’Il fait pour nous. C’est justement le cri de saint Paul. Une lecture des lettres de cet apôtre pourrait relever toutes les occasions où sa lettre se fait louange et prière, à cause des œuvres de Dieu. Œuvre de création de celui qui a fait le ciel et la terre. Œuvre de rédemption, de salut parce qu’il a envoyé son Fils par tendresse envers nous. « Il m’a aimé et s’est livré pour moi » dit-il aux Galates (2,20). Cette louange, cette bénédiction de Dieu est typique de la prière juive. Tout évènement, toute liturgie commence d’abord par remercier et louer Dieu pour ses multiples dons, pour son intervention constante en faveur du peuple, et même pour le fait qu’il nous ait fait parvenir à ce jour. Avec confusion devant la grandeur de ce qu’il fait, la louange non seulement regarde ses hauts faits, mais remercie Dieu pour ce motif. Toute l’Ecriture en est le témoin, en particulier les psaumes. Marie dans son Magnificat laisse elle-même monter ce chant de louange : il élève les humbles, il renverse les puissants de leur trône, le puissant fit pour moi des merveilles, il se souvient de la promesse faite à nos pères. En nous préparant à Noël, nous pourrions énumérer nos motifs d’action de grâce : ce qu’il a fait pour nous. Ce travail de mémoire sera précieux pour notre prière.

    6. Louer Dieu pour ce qu’Il est. Il ne s’agit plus de regarder les dons que la main nous tend, mais la main qui nous donne ses dons. Passer des dons au donateur. Passer des cadeaux à celui qui les offre. Voilà le travail spirituel que nous pourrions faire en ce fête de Noël. Je sais bien que dans la foi, nous affirmons que Dieu se donne lui-même, et que c’est le sommet de l’amour. Mais en cet instant distinguons. Dieu grand, Dieu fort, Dieu immortel, comme le chante la liturgie orientale. Dieu trois fois saint, comme nous l’a commenté le P. Matthieu. Dieu est digne de louange et il nous faut lui dire, lui chanter : nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce pour ton immense gloire,. Vous le voyez : louange gratuite, louange libre : car toi seul est saint, toi seul est Seigneur

    7. Je vous propose de ne passer cet avent, de ne pas arriver à Noël sans activer ou réactiver cette louange. Louange pour ce qu’il fait, louange pour ce qu’il est. La prière de chacun puisera trouver des motifs personnels à cette louange. La prière communautaire prendra le relais, parce que les motifs peuvent quelquefois faire défaut à notre conscience. Cette louange dilatera notre prière d’intercession ou de demande. Elle nous entraînera tantôt vers le ciel avec tous les hommes de tous les temps et de toutes les cultures (gloire à Dieu au plus haut des cieux), tantôt vers la terre illuminée par le ciel, vers tous les hommes de bonnes volontés connus ou inconnus. (et paix sur la terre aux hommes qu’il aime). Comme les anges sur l’échelle de Jacob, notre prière et toute notre montera et descendra sans cesse. Le chant des anges à Noël nous y prépare déjà

  • L'ange attend ta réponse

     

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    Tu l’as entendu, ô Vierge, tu concevras et enfanteras un fils, non d’un homme - tu l’as entendu - mais de l’Esprit Saint. L’ange, lui, attend ta réponse : il faut qu’il retourne vers celui qui l’a envoyé. Nous attendons nous aussi, ô Notre-Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Or voici : elle t’est offerte, la rançon de notre salut. Consens : nous sommes libres. Dans le Verbe éternel de Dieu nous avons tous été créés ; mais hélas ! la mort fait son oeuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte qu’à la vie nous soyons rappelés…

    Ne tarde plus, Vierge Marie, donne ta réponse. O Notre-Dame, prononce-la cette parole que la terre, les enfers, les cieux-mêmes attendent. Vois : le Roi et Seigneur de l’univers, lui qui a désiré ta beauté, désire avec non moins d’ardeur le oui de ta réponse ; à ton consentement il a voulu suspendre le salut du monde. Tu lui as plu par ton silence ; tu lui plairas davantage à présent par ta parole. Voici que lui-même de là-haut t’interpelle « O la plus belle des femmes, fais-moi entendre ta voix » (cf. Ct. 2, 13-14)… Oui, réponds vite à l’ange, ou plutôt, par l’ange au Seigneur. Réponds une parole, et accueille le Verbe ; prononce ta propre parole, et conçois le Verbe divin ; émets une parole passagère, étreins le Verbe éternel !…

    Vierge prudente, si ta réserve fut agréable à Dieu dans le silence, plus nécessaire est maintenant l’accord de ta parole. Heureuse Vierge, ouvre ton coeur à la foi, tes lèvres à l’assentiment, ton sein au Créateur. Voici qu’au dehors le désiré des nations frappe à ta porte… Lève-toi, cours, ouvre-lui : lève-toi par la foi, cours par l’empressement à sa volonté, ouvre-lui par ton consentement.

    « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. »

    Saint Bernard (1091-1153)
    moine cistercien et docteur de l’Eglise, Homélie 4 sur le ‘Missus est’, 8-9

  • "Tu es bénie entre toutes les femmes"

    que_so14.jpg « Il nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard »

    Vous connaissez peut-être ce verset de l’hymne aux Ephésiens, que je choisis parce qu’il exprime d’une manière très dense le sens de la solennité de l'Immaculée Conception.

    La clarté du mystère de notre salut est telle, que nous ne pouvons y accommoder notre regard qu’en le contemplant par de multiples facettes. Déjà la fête de Noël nous permet une forme d’anticipation de la célébration du mystère pascal, sous l’angle de l’Incarnation et de notre divinisation. Mais la liturgie est très miséricordieuse pour nous. Elle nous présente aussi loin que possible les préparatifs de ce mystère : l’annonciation de Marie, et même sa naissance, et aujourd’hui le mystère de son Immaculée Conception.

    Aujourd’hui, il nous est donnée de pouvoir dire avec l’ange Gabriel : « tu as trouvé grâce auprès de Dieu », ou avec Elisabeth «  Tu es bénie entre toutes les femmes ». Aujourd’hui, nous fêtons l’aurore du salut. L’aurore avant l’aube, certes, avant même le lever du Soleil du justice, mais l’aurore tout de même. Et il nous faut entrer de plein pied dans la joie de Dieu quand il a posé son regard sur son humble servante.

    Aujourd’hui s’ouvre donc la porte du Paradis fermée par le péché d’Adam. Le péché du premier couple, des premières créatures humaines avait fermé l’accès à la gloire du ciel. Aujourd’hui nous fêtons Marie, créature de Dieu, qui est introduite dans cette gloire et nous ouvre le chemin. Ces deux aspects sont intimement liés dans la fête de ce jour. Marie est à la fois celle qui est introduite dans la demeure céleste et celle qui nous donne une promesse de résurrection. Parce qu’elle est la première des sauvés, elle laisse derrière elle un chemin qui nous est offert.

    J’insiste : par le Christ et avec Marie, nous avons à nouveau accès à cette sainteté immaculée promise aux enfants de Dieu. Parce qu’il nous destine à sa ressemblance, Dieu nous appelle, il fait de nous des justes et il nous donne sa gloire. Cette vocation à la gloire, Marie la réalise parfaitement dès l’instant de sa conception et chaque jour de son existence terrestre jusqu’au jour de son élévation, de son assomption.

    Nous ne pouvons vraiment percevoir la sainteté immaculée à laquelle nous sommes appelés, qu’en regardant la Vierge Marie dans la splendeur même de sa virginité et de sa maternité. Pour la percevoir, il faut scruter attentivement la présence discrète de Marie dans l’Evangile. Un verset de l’Ecriture me ravit toujours à son sujet, vous le connaissez, c’est celui qui précise que Marie gardait toutes ses choses et les méditait dans son cœur. L’intériorité de Marie, voilà bien un secret auquel seul Dieu a accès, et ce depuis (et même à cause) de son immaculée conception. Cette intériorité, je vous propose de la regarder comme son trésor, sa beauté, qui justement a trouvé grâce aux yeux du Seigneur, au point de la bénir entre toutes les femmes pour être la mère du Sauveur. De cette intériorité, qui a ravit le cœur de Dieu, je veux retenir deux traits.

    C’est d'abord l’intériorité d’un être qui appartient à son Seigneur, sans retenue, sans réserve, sans mesure. Elle est devenue mère, parce qu’elle est fille, et pas seulement fille d’Israël au sens générique, mais vraiment fille, vraiment vierge. Puisse la Vierge Marie nous enseigner cette offrande sans réserve de nous-même au Seigneur. Puisse-t-elle nous apprendre ce don généreux qui réjouira le cœur de Dieu.

    Cette intériorité est également le fruit d’une grande humilité, d’une grande patience, d’une grande pauvreté. L’Ancien Testament montre une certaine prédilection de Dieu pour les pauvres. Il ne s’agit non pas tant des indigents matériellement parlant, que des pauvres de cœur, ceux qui attendent tout de leur Seigneur. La Vierge Marie est de ces pauvres-ci, de ceux qui ont mis leur unique espoir dans le Seigneur, lui qui renverse les puissants de leur trône et qui élève les humbles. Puisse la Vierge Marie nous enseigner cette humilité de l’esprit, cette pauvreté de cœur, qui nous fera trouver grâce auprès de Dieu. Puisse-t-elle nous apprendre à aimer la pauvreté et l’humilité !

    Aujourd’hui, plus que jamais, Marie se tient à la droite du Fils. Dans son intériorité glorifiée, elle n’est pas qu’un lointain exemple, Vierge et Mère, elle devient notre Mère qui intercède pour nous et qui nous obtiendra cette sainteté immaculée à venir, maintenant et à l’heure de notre mort.