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  • Philosophie politique

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    Une leçon de philosophie politique n'est jamais de trop, surtout en des périodes où le politique se résume à l'économique, ou à la gestion des imprudents qui prêtent à des prêteurs finalement non solvables. J'ai retrouvé cette belle citation de Robert Schuman pour lequel certains se souviendront de ma prédilection.

    La démocratie doit son existence au christianisme. Elle est née le jour où l’homme a été appelé à réaliser dans son existence temporelle la dignité de la personne humaine, dans la liberté individuelle, dans le respect des droits de chacun et par la pratique de l’amour fraternel

    Robert Schuman, Pour l'Europe, III, p. 68

  • Le dimanche, c'est sacré !

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    Le diocèse d'Angers ouvre un site consacré à la défense du dimanche.
    Dans une société où la répartition habituelle des temps sociaux a été investie par une culture du consumérisme, des loisirs, mais également d'une sphère privée séculariée, la question du dimanche est plus que jamais d'actualité. L'accroissement des inégalités sociales peut en être plus que craint. Michel Lallement, chercheur au CNAM, le disait déjà dans son livre "Temps, travail et modes de vie" en 2003.
    Le discours d'ouverture de l'assemblée plénière des évêques à Lourdes a donné au Cardinal Vingt-Trois quelques passages directs sur cette question. Je les livre à votre réflexion. A suivre.

    SIGEVINGTTROIS__20080217_apx_470__w_ouestfrance_.jpg"(...) La gestion sociale du temps est confrontée elle aussi aux limites humaines. Les projets de dérogations nombreuses et légales au repos dominical s'inscrivent dans la perspective des mutations de notre société vers une norme du rendement maximum sans mesurer assez les coûts humains des changements envisagés. Nous n'oublions pas que déjà un nombre important de nos concitoyens sont astreints au travail dominical, notamment dans certains services publics. Mais précisément, il s'agit d'une astreinte en faveur du service de tous. Etendre cette astreinte par une possibilité laissée au « libre choix » se réfère à un autre mobile : développer le rendement d'un certain nombre de secteurs d'activités économiques et miser sur l'appât du gain pour convaincre. Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l'existence ?

    Que les chrétiens ne soient pas favorables à une extension du travail le dimanche ne surprendra personne. Pour eux, le Jour du Seigneur n'est pas un jour férié comme les autres. C'est le Jour de la Résurrection qu'ils célèbrent dans la joie et la fraternité. Cette obligation du repos dominical suppose de renoncer à d'autres activités, fussent-elles très rémunératrices. Le dimanche est aussi le jour d'une vie familiale plus intense et plus riche. Comment peut-on souhaiter que le tissu familial soit plus riche et plus structurant pour la vie sociale, si chacun des membres de la famille est retenu ailleurs par son travail ? Est-il normal que pour gagner honnêtement sa vie on soit invité à renoncer à la qualité de la vie ? Si des dispositions législatives généralisaient le champ du travail dominical, les dommages humains et sociaux qui en découleraient seraient sans commune mesure avec le profit économique qui peut en résulter. Ce serait une mesure supplémentaire dans la déstructuration de notre vie collective qui ne toucherait pas seulement les chrétiens.(...)"

    Cardinal André Vingt-Trois, 4 novembre 2008, discours d'ouverture de l'assemblée plénière des évêques de France, Lourdes

  • La nuit comme le jour est lumière

    nepleurepasomere.jpgAujourd’hui, nous sommes invités à prière de façon plus soutenue pour tous les fidèles défunts. Tous ceux qui nous précèdent sur le chemin de la sainteté que nous avons célébré hier. Tous ceux de nos familles, de nos amis, de nos connaissances, de nos communautés, tous ceux connus ou inconnus qui nous ont quittés et pour lesquels nous demandons à Dieu qui les accueille. Donne-leur, Seigneur le repos éternel. Nous veillons avec eux, nous veillons pour eux. C’est donc une œuvre de charité, d’ultime manifestation de notre amour pour eux que de demander pour eux ce que nous souhaitons pour nous-mêmes : être avec Dieu, demeurer en Lui.

    Au début de notre route, comme de la leur, il y la naissance. L’expérience humaine nous enseigne qu’au terme de ce pèlerinage terrestre il y a la mort, violente et brutale certaine fois, douce et paisible d’autre fois. Mais il y cette borne commune pour chacun. Or, nous ne pouvons en rester à cette simple expérience humaine. C’est d’ailleurs le sens de la première lecture que nous avons entendue tout à l’heure : Dieu nous a créé pour une existence impérissable. Celui qui ne réfléchit pense que les morts sont morts, alors qu’ils sont dans la paix. Ceux qui sont fidèles resteront avec lui dans son amour. Je ne sais pas ce comment ces quelques lignes de la Parole de Dieu résonne en vous. Mais elles me font l’effet d’une douce conviction qui est présentée avec force et simplicité. Il faut imaginer le contraste ! La foi juive jusqu’alors pensait qu’il n’y avait d’autre espérance, d’autre récompense, d’autre rétribution à attendre que le bonheur dans cette vie, voilà que le ciel s’ouvre. Il y a autre chose à espérer : paix de ceux qui demeurent auprès de Dieu, qui accorde grâce et miséricorde. Au lieu d’une vie bornée par la mort, il y a la promesse d’une immortalité.

    A ce moment-ci, il faudrait déjà souligné l’extraordinaire actualité de cette affirmation. Il y a autre chose à attendre au-delà des portes de la mort. La mort physique ne vient pas clore une histoire personnelle. Elle ne vient pas tarir la source de ce qui nous est promis. Voilà qui pourrait éclairer tout à fait différemment une culture contemporaine qui veut jouir au maximum des biens de cette vie, avant que la mort ne vienne comme nous les dérober. Le consumérisme ambiant, celui qui s’étale dans les zones commerciales, ou dans les différents espaces publicitaires, vient aviver presque frénétiquement notre désir humain d’être rempli dès ici-bas, et même uniquement ici-bas. Mangeons et buvons car demain nous mourrons dit le prophète Isaïe. Décidément non, la foi biblique vient renverser ouvrir une histoire personnelle en nous désignant une lumière et une promesse bien au delà des frontières visible de nos pèlerinage terrestre. La ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière.

    Mais il y a un second aspect sur lequel je veux m’arrêter. Notre naissance a ouvert un chemin qui nous conduit à la mort physique. Mais le baptême a fait l’inverse : il nous a retourné ce cycle pour aller vers la vie. De la mort à la vie. Le baptême est précisément ce plongeon dans les eaux de la mort en vue de renaître à une vie nouvelle dans le Christ. Le P. Dufour le disait hier à propos de chemin de sanctification : perfectionnement de la charité qui passe par un combat, une mort.

    Avec ses différents rites, le baptême déploie cette réalité du passage de la mort à la vie : passage par l’eau pour une vie nouvelle, le vêtement blanc, le parfum de bonne odeur, la lumière du Christ. Ces symboles qui nous ont introduit à la vie nouvelle nous habitent et restent présents tout au long de nos vies de baptisés. Il n’est pas étonnant de les retrouver dans la célébration des funérailles chrétiennes : l’aspersion par l’eau bénite qui rappelle celle de notre baptême et de nos professions de foi pascales ; le parfum de bonne odeur de l’encens qui monte comme notre prière et qui se répand comme le parfum répandu sur les pieds du Christ par la pécheresse ; enfin la lumière du Christ qui vient éclairer la nuit de ceux dont les yeux se sont fermés. La ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière.

    Voilà l’espérance dont parlait saint Paul dans la seconde lecture : ceux qui se sont endormis, Dieu à cause de Jésus les emmènera avec son Fils. Parce qu’ils ont été plongés dans la mort et la résurrection de son Fils, dans la mesure où ils ont été configurés à lui dans une vie de charité, Dieu les emmènera. Il les ressuscitera.

    Cette espérance nous confère une grande responsabilité : celle d’être des veilleurs pour nous-mêmes et pour les autres. Être des veilleurs pour nous-mêmes, parce que nous ne savons ni le jour ni l’heure de notre passage. Être des veilleurs pour les autres, en particulier pour notre frères et sœurs défunts, parce que nous voulons pour eux, ce que nous désirons pour nous-mêmes : qu’ils demeurent en Dieu, qu’ils soient purifiés comme l’or au creuset et que brille leur charité.

    La lampe qui brille sur les tomes de nos défunts en est le signe : signe de notre foi et de notre prière vive pour eux, signe de notre affection pour eux, signe de e que nous voulons pour eux : La ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière.