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Nous sommes faits pour l'Alliance, qui que nous soyons

images?q=tbn:ANd9GcT1Mz8rgJzI9Zq5H3DdOpGO-PgWOImGPMZPYpvJt9ICG5yVPDyOaOoeypfwPour certains, le célibat n’a pas été choisi et c’est une souffrance. Une souffrance de supporter une solitude qui ne semble pas être habitée, une souffrance de ne pas vivre de fécondité visible, une souffrance que de multiples amitiés (s’il y en a) ou beaucoup d’engagements (quand il y en a) n’arrive pas à panser.

Pour ceux, le Seigneur indique qu’il est proche d’eux dans leur solitude. Il leur redit qu’il les appelle à l’Alliance, anticipées ou différées. Que cette Alliance prendra des formes qu’ils ne perçoivent pas, et que l’espérance est un chemin possible pour assumer cette situation.

Je tremble en disant cela parce que je pense à tous ceux qui ont eu l’impression d’attendre le ou la bien-aimé(e) et qu’il ou elle n’est pas venue, et que c’est une grande blessure. Je pense à tous ceux qui ont été engagé généreusement dans le mariage, et pour lesquels ce mariage a le goût amer de l’échec, de la séparation, du divorce. Je pense à ceux qui ont perdu trop brutalement leur conjoint, ou ceux qui l’ont accompagné avec beaucoup de courage au seuil de la mort, de la rencontre avec le Seigneur, et pour lesquels la solitude quotidienne est le rappel blessant de cette promesse faite d’être ensemble pour toute la vie.

Les Noces peuvent être malmenées, blessées, interrompues, que sais-je encore… Pourtant, une promesse d’alliance est toujours active dans la situation que vous vivez, quelle qu’elle soit. Je sais bien que c’est facile à dire, alors que la promesse d’alliance pour les êtres de chair et de sang que nous sommes est source de souffrance quand justement manque ce désir d’être uni de cœur, de désir, d’âme, de corps avec un être aimé. Je le dis en tremblant : il y a sans doute à consentir à ce chemin sans en savoir ni le but, ni le sens ; consentir à chercher l’époux ailleurs ; à chercher une fécondité ailleurs.

Pour m’expliquer, et pour terminer, je vous laisse cette très belle prière trouvée récemment dans le livre de Jean Vanier, La communauté lieu de la fête et du pardon (p. 67). Jean Vanier explique qu’il en a eu le cœur transpercé en écoutant une femme assistante au foyer de l’Arche la rédiger et la lire lors d’une veillée de prière.

Nous qui ne sommes pas consacrés près de toi, Jésus, dans un célibat consacré ni dans le mariage, qui ne sommes pas engagés auprès de nos frères dans une communauté, nous venons renouveler notre alliance avec toi.

Nous continuerons à suivre cette route sur laquelle tu nous as appelés, mais dont tu ne nous donnes pas le nom, nous portons cette pauvreté de ne pas savoir où tu nous conduits.

Sur cette route, il y a la blessure de n’être pas choisi, pas aimé, pas attendu, pas touché ; il y a la blessure de ne pas choisir, de ne pas aimer, attendre, toucher. Nous n’avons pas d’appartenance. Notre maison n’est pas un foyer : nous n’avons pas où reposer la tête.

S’il nous arrive devant les choix des autres, d’être impatients et dépressifs, malheureux devant leur efficacité, nous redisons cependant oui à ce chemin. Nous croyons qu’il est celui de notre fécondité, parce que c’est par lui qu’il faut passer pour grandir en toi. Parce que nos cœurs sont pauvres et vides, ils sont disponibles. Nous les faisons espace d’accueil pour nos frères. Parce que nos cœurs sont pauvres et vides, ils sont blessés. Nous laissons monter vers toi le cri de notre soif.

Et nous te rendons grâce, Seigneur, pour le chemin de fécondité que tu as choisi pour nous.

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