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Il vit et il crut

burnand-pierre-et-jean.jpgCe matin, alors qu'il fait encore nuit dans nos cœurs et toute l'octave de Pâques ne sera pas de trop pour dissiper les ténèbres de nos cœurs, ce matin, nous sommes ramenés au tombeau. Avec toute l'Église, avec Marie-Madeleine, avec Pierre et Jean, nous voici ramenés au tombeau. Toute la nuit et depuis trois jours, l'Église a cherché celui que son cœur aime, elle s'est levée et ne l'a pas trouvé. Elle a parcouru les rues et les places en demandant aux gardes : avez-vous vu celui que mon cœur aime ? Alors dans la brise de ce matin, l'Église revient au jardin du tombeau, pour s'y remplir de la foi aimante au Christ ressuscité.

Marie-Madeleine, la première a vu le tombeau ouvert. Sans y entrer, elle a perçu l'inouï et à son premier témoignage, les disciples accourent et Jean, dans son zèle ardent de disciple bien-aimé, arrive en tête. Oui, Seigneur, ton amour me fait bondir de joie, comme le feu dans les chaumes, les apôtres courent au tombeau. Si notre amour est encore trop tiède, peu importe, entrons à leur suite dans la foi et l'amour des disciples qui courent au tombeau, alors qu'il fait encore sombre, alors que les cœurs sont encore embrumés par la Passion solitaire du Fils unique, alors que la voix de l'Époux semble s'être éteinte.

Courrons avec Jean. Avec Pierre, longeons la colline du Golgotha que la peur lui avait fait fuir et entrons dans le jardin du tombeau. Courbons humblement la tête pour franchir la porte du sépulcre où le Seigneur a vaincu la mort. Penchons-nous vers la pierre froide et nue du tombeau pour contempler la pierre où le Fils de l'Homme a reposé la tête. Avec Jean, voyons et croyons.

Mais me direz-vous, qu'a-t-il vu en ce matin de Pâques ? Il n'a pas vu le Ressuscité remontant des enfers. Il n'a pas vu le Maître de la vie triomphant de la mort. Il n'a même pas entendu la voix de l'ange lui annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Non, Jean a vu les linges et cela lui suffit. Jean, qui était resté au pied de la Croix avec Marie qu'il prend désormais chez lui, avait accompagné le Roi de gloire jusque dans son Royaume, jusqu'à cette salle des noces où Il fut embaumé, habillé d'un linceul. Et voilà que Jean voit ce linceul vide et affaissé, libéré du corps qu'il enfermait. Ce linceul ne pouvait pas garder plus longtemps le Dieu fort, le Dieu saint et immortel. Heureux linceul qui a abrité un temps le Bien-aimé. Mais la foi au Christ ressuscité nous fait nous approcher de lui infiniment plus que lui !

De fait, les yeux de Jean n'ont rien vu d'autre que ce tombeau resté vide jusqu'à aujourd'hui, que ce linceul resté affaissé. Mais le cœur aimant du disciple bien-aimé s'est rempli à ce moment-là d'une lumière intérieure qui dépasse tout enseignement. Il a vu la réalisation des promesses de l'Écriture. Il vit et il crut. Il crut que le Fils de l'Homme devait souffrir beaucoup de la part des grands-prêtres, qu'il meure et que le troisième jour il ressuscite. Il crut qu'après deux jours, le Seigneur nous fera revivre et que le troisième jour il nous relèvera. Oui, il vit et il crut. L'Esprit Saint, qui sonde les profondeurs de Dieu, aura à leur enseigner toutes choses. Le Ressuscité aura à les associer à son intimité encore pendant 40 jours jusqu'à Son ascension. Mais tout cela viendra en son temps. Pour l'heure, il voit et il croit.

Frères et sœurs, nous aussi, voyons et croyons. Avec l'Église du matin de Pâques, voyons la gloire du Ressuscité qui vient à nous dans la lumière de ce Cierge pascal, présence lumineuse du Christ le même hier, aujourd'hui et à jamais. Accueillons la présence du Seul Seigneur dans ses sacrements qui nous font revivre. Dans le baptême qui nous fait des fils dans le Fils, dans l'Eucharistie qui nous nous nourrit et dans le Pardon qui nous réconcilie. Contemplons avec toute l'Église Celui que la mort n'a pu engloutir, et qui est remonté triomphant des enfers. Adorons Celui qui vient vers chacun de nous en montrant ses mains et ses pieds et nous apportant sa paix. Mais surtout, accueillons avec crainte et tremblement le témoignage de toute l'Église. Au soir de Pâques, le Seigneur se montrera à ses Apôtres. En attendant qu'il se manifeste à nous au soir de notre vie, il nous faut vivre ce matin avec la foi venue des Apôtres. Certes, au jardin de Gethsémani, les Apôtres étaient à distance, à un jet de pierre du Seigneur. Mais au jardin du tombeau, Jean et Pierre sont déjà infiniment proches du Seigneur ressuscité dans la foi en voyant et en croyant. En ce matin de la foi, tout est déjà donné.

Il vit et il crut. Mais heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. Nous sommes de ceux-là, chers amis. En allant au tombeau ce matin, nous ne voyons pas plus que Pierre ou que Jean. Mais avec l'Église qui médite les Écritures et qui nous donne la présence du Christ ressuscité, nous voyons et nous croyons. On nous l'a annoncé : Jésus, mon Sauveur est en vie. Cela me suffit.

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