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Tous furent remplis de l'Esprit Saint

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Pâques-Pentecôte. 50 jours marqués par la Résurrection du Christ et le don de l'Esprit. 50 jours qui sont plus que les 40 du Carême. 50 jours qui sont ceux qui séparent les deux fêtes juives de Pessah et de Chavouoth, la Pâque et les moissons, la première gerbe d'orge et la première gerbe de blé, et surtout 50 jours, selon le Pentateuque, entre le passage de la Mer Rouge et le don de la Loi au Sinaï.

La tradition juive fête donc en ce jour celui où Dieu donne sa Loi sur la haute montagne dans une théophanie : nuée, vent, éclairs, feu et surtout la voix qui se fait entendre et grave elle-même les Dix paroles sur les tables, avant qu'elle ne soit inscrits sur les cœurs.

Le feu, les paroles, le vent, les mêmes éléments à la chambre haute du Cénacle. Vous connaissez suffisamment cette scène des Actes que nous venons de réentendre. 12 hommes autour de Marie, embrasés au point que les paroles fusent, dans toutes les langues et plus tard dans toutes les directions du monde antique. Le feu veut se propager. L'amour les brûle et les presse.

Mais pour l'heure, saint Luc note très simplement qu'ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint. Cela m'étonne. Peut-être que mon étonnement vous étonne ? Je m'explique : ils sont remplis. 9 fois dans les Actes (et 4 fois dans son Evangile), Luc en parle. Il ne dit pas qu'ils reçoivent ou qu'ils accueillent l'Esprit versé en eux. Encore moins qu'ils bénéficient de l'Esprit-Saint. Non, remplis, comme un récipient est rempli à raz bords de son contenant.

S'ils sont remplis au point d'être devenus les témoins hardis du Christ, c'est dire que l'Esprit-Saint a pris toute la place en eux. Pleinement remplis. Remplis à raz bord comme les barques lors de la pèche miraculeuse, comme Jean Baptiste dont l'ange annonce qu'il sera rempli d'Esprit-Saint dès le sein de sa mère.  Remplis jusqu'à en être rassasiés, dit le dictionnaire grec-français. Mais c'est dire aussi s'ils étaient disponibles à sa venue, à son envahissement. En eux, le vide s'était creusé. Ils sont devenus capacité.

L'Ancien Testament annonce déjà cette plénitude, quand la Gloire de Dieu emplit toute la Demeure (Ex 40,34 ou ou Is 6,1 ou Ez 43,5 44,4), ou que les écrits de sagesse annonce  que l'Esprit du Seigneur emplit tout l'univers. Dieu habite la Création de l'intérieur. Lui le Tout-puissant, le très-haut, habite la création par son Esprit qui renouvelle en acte toutes choses.

La liturgie de ce jour nous fait demander, et même depuis 10 jours, que l'Esprit vienne en nous. Nous le demandons dans cette belle séquence : qu'il vienne, qu'il lave, purifie, réchauffe, inonde, baigne, fortifie, console... Et il le fera. Mais comment peut-il venir, si notre disponibilité n'est pas au rendez-vous ? Comment peut-il habiter notre être, si cet être n'est pas en capacité d'en être rempli ? Pas seulement de lui faire une petite place, en le rangeant bien dans un coin comme un bibelot acheté au bric à brac en attendant le prochain. Non, comme un hôte qu'on accueille et qui vient prendre toute la place, parce qu'on y consent. Au point de s'y livrer, de s'abandonner à sa conduite, à sa gouvernance.

Au terme de ces 50 jours du temps pascal, nous avons pris le temps de méditer la beauté du Ressuscité, de mesurer les contours du salut qu'il nous offre, de recevoir la dignité d'enfants de Dieu. Aujourd'hui, c'est le moment décisif de l'embrasement : ce salut, c'est pour toi. Ce salut, je le place au plus profond de toi pour qu'il envahisse toute ta vie, chacun de tes choix, de tes actes. Je te le donne pour que tu me connaisses de l'intérieur et que tu me reconnaisses.

Fais toi capacité. C'est ce que Dieu avait dit à saint Catherine de Sienne, je me ferai torrent.

Aujourd'hui, nous sommes comme les fils des Hébreux qui assistent à l'embrasement de la montagne et qui accueillent le don intérieur de la Parole de Dieu. Ils virent une voix, dit le deutéronome. Ils sont emplis par cette Parole qui habite dès lors chacun de leur acte.

Nous sommes comme les Apôtres qui, dans cette chambre haute sont remplis, à la mesure de la disponibilité de leur être, au point d'être conduits, non plus par les aller et venues du Maître de Galilée, mais par la présence intérieure de l'Esprit qu'il donne.

Laissons-nous conduire par l'Esprit, concluait saint Paul. C'est séduisant. C'est risqué également. Prendrez-vous ce risque ? Ecoutez-le parler encore une fois : fais-toi capacité, je me ferai torrent.

 

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