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  • « Père saint, garde mes disciples »

    21074839_p.jpg&sa=X&ei=VElYVcPGC4fdUY_4gKAE&ved=0CAkQ8wc&usg=AFQjCNEgsWxraaPtVoNxTD6oVADbctBy_QNous voici au cœur de la prière sacerdotale de Jésus. Au soir de sa Passion, à l’heure la plus intense et la plus ultime de son ministère public, le Christ prie son Père. Nous connaissons par ailleurs ce dialogue intime : « Si cette coupe pouvait passer loin de moi, cependant non pas ma volonté, mais la tienne ». Mais avec ce long chapitre 17 de saint Jean, nous voyons que la prière du Christ s’élargit de façon ample. Il ne prie pas seulement pour lui-même. Il prie pour ses disciples et pour tous ceux qui croiront en son nom par la parole des disciples. Déjà le Grand Prêtre qui chaque année entrait dans le Saint des saints dans le Temple intercédait pour lui-même, pour sa famille et pour tout Israël. A Gethsémani et dans une grande prière d’intercession, le Fils unique porte devant le Père les siens et tous ceux qui croient en son nom. Et que demande-t-il ?

    « Garde-les dans la fidélité à ton nom ». Au moment crucial de la Passion, la demande est précise, parce que le Christ sait bien ce qu’il y a dans le cœur de l’homme,, qui est « compliqué et malade » comme dit le prophète Jérémie. La fidélité voilà bien ce qui nous manque. Nous voudrions être performant, voir les résultats de nos efforts et de nos initiatives. En fait, il s’agit d’être simplement, si je puis dire, fidèles. C’est d’ailleurs notre dénomination, d’être des fidèles du Christ, ceux qui le suivent, dans le chemin qui est le sien. Au total, ce sera bien le chemin des Apôtres, de le suivre dans son chemin, même si ce chemin a pu être sinueux et tortueux. Ce chemin des Apôtres est le nôtre. Fidélité pour ceux qui reçoivent le baptême, la communion, la confirmation ; fidélité dans les épreuves multiples de la vie ; fidélité à celui qui ne nous assure pas un chemin pas plus confortable que le sien. La fidélité est un don et un cadeau de Dieu. Et nous avons besoin que le Christ intercède pour nous.

    « Qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». Autre demande du Christ : que nous obtenions non seulement la joie, mais la même joie que celle qui l’habite. Joie du Fils de se recevoir du Père et d’être aimé de lui. Joie de travailler à sa vigne. Joie de faire sa volonté. Joie de le faire connaître et de mener tout homme sur ce chemin de bonheur. Voilà bien des joies qui renouvelle c que pourrait être l’horizon de notre propre joie. C’est bien cela la joie de l’Evangile dont nous parle le pape François. Cette joie parfaite dont le Christ veut que nous soyons comblés. Pensez-vous que le Christ demanderait en vain ce don du Père ? Pensez-vous que le Père ne soit pas assez puissant pour nous faire ce cadeau, cette grâce dans toutes les situations de notre vie, telle qu’elle est.

    « Garde-les du Mauvais ». A l’heure de la Passion et du Vendredi Saint, il semble bien que le mal et la violence ait le dernier mot, que les ténèbres engloutissent le Fils comme un trou noir avale la matière qu’il attire à lui. Or, nous avons chanté dans la nuit de Pâques la victoire de la Vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la lumière sur les ténèbres. Le Christ entend bien que nous soyons garde de cette emprise du Mal sur nous, quelle qu’elle soit : emprise du malin, emprise du monde, mais aussi emprise de ce mal qui est également en nous. On peut vraiment dire que le Christ s’occupe de nous de façon délicate et miséricordieuse. Les parents font l’expérience de cet amour inquiet et impuissant qui souhaite que leurs enfants soient préservés de tout danger, de tout malheur. A plus forte raison, le Maître de nos vies qui veut notre bonheur demande au Père que nous soyons préservés. « Délivre-nous du Mal ».

    « Sanctifie-les ». Comme lui-même est saint, le Saint de Dieu, il veut que nous soyons associés à Lui. C’est trop peu de le suivre de loin, C’est trop peu d’être des auditeurs, il s’agit d’être des disciples aimants, des enfants du Père. En cette nuit sainte de Gethsémani, il veut nous prendre en Lui. Que nous soyons associés à Lui, incorporés en Lui. Fils dans le Fils disait Origène au IVè siècle.

    Cette nuit sainte de Gethsémani n’a pas de fin. Elle dure éternellement, parce qu’éternellement, le Fils intercède auprès du Père pour nous. A l’Ascension il a emporté notre humanité dans la gloire du Ciel. Son humanité, ses plaies, son côté ouvert ont été assumé dans la gloire de la divinité. Eternellement, et donc en cet instant unique, il s’occupe de nous. Il nous présente au Père. Chaque Eucharistie en est l’écrin. Chaque RDV de cœur à cœur peut également en devenir le réceptacle. La base est dans notre camp.