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  • Au matin, Jésus se leva

    belle-mere.jpgNous voici dans une journée de Jésus. Elle avait commencé la veille tout au long de cette longue journée de sabbat, à la synagogue de Capharnaüm où il a enseigné mais aussi expulsé un esprit mauvais. Puis la maison de Pierre à 2 pas et la guérison de sa belle-mère, puis la nuit tombée l’activité de guérison de nombreux malades et d’exorcisme, puis la prière solitaire de grand matin, puis une nouvelle journée avec la prédication en paroles et en actes du Royaume.

    Et nous regardons cette journée de Jésus en ce jour où avec toute l’Eglise nous prions pour les malades. Cette activité de guérison de jésus évidemment nous parle, surtout quand nous le voyant si simplement aller au devant de toutes ces détresses pour les soulager. Cette femme alitée, cet infirme de naissance, ce lépreux, cet aveugle et tous les autres malades à qui il rend la santé, qu’ils restaurent dans leur intégrité physique, mais aussi sociale. Il est le Dieu ami des hommes qui veut le bien, parce qu’il est profondément touché, remué jusqu’aux entrailles au point d’agir pour ceux qui en ont besoin.

    Je dis que c’est une journée de Jésus, et pour être plus précis c’est une journée de sabbat, puis un premier jour de la semaine. Le passage retenu est précisément ce soir de sabbat, et ce matin du premier jour. Il y eut un soir, il eut un matin, ce fut le premier jour de la semaine. C’est au soir du sabbat qu’il relève cette femme lui permettant d’exercer toute son activité domestique pour la prière de clôture de sabbat à la maison, parce que selon la liturgie juive elle est la lumière de la maison, elle est la vie, l’âme de la maison. C’est dans la nuit de ce sabbat qu’il se débat avec toute sorte de maladies et les démons au point de les faire taire avant de les expulser. Et c’est au matin de ce premier jour de la semaine qu’il se lève, qu’il sort pour prier son Père et semer en paroles et en actes la semence du Royaume de Dieu.

    L’activité de guérison et d’annonce du Royaume par Jésus est comme éclairée par ce WE inaugural, par ce sabbat et ce premier jour. Un autre sabbat, le grand sabbat qui suivra sa mise à mort et sa mise au tombeau, il sera à l’œuvre avec toute sorte de maladie, et toutes sortes de démons. Descendant aux enfers il les fera taire à jamais avant de les congédier et les neutraliser. Un autre premier jour de la semaine, celui du tombeau et de la clarté de Pâques, de grand matin avant le lever du soleil, il se lèvera ou se réveillera (les deux verbes sont utilisés pour parler de la Résurrection) pour diffuser la lumière de sa victoire. Il aurait pu faire le miracle d’éviter la souffrance, la Passion et la mort, non il a accepté de la traverser pour nous donner l’espérance que nous la traverserons avec lui.

    Je dis cela pour que cette journée de prière pour les malades soit éclairée de la lumière de cette espérance. La réalité de la maladie nous rappelle la vulnérabilité de notre condition humaine. Elle nous renvoie à notre pauvreté. Elle nous blesse et nous fait souffrir, qu’il s’agisse de nous, de nos proches ou de toute personne rencontrée. Pour eux ou pour nous, nous désirons la santé, la guérison. Nous la demandons à Dieu, dans l’angoisse et les larmes. Et souvent nous ne sommes pas exaucés. Demandons-nous trop au Seigneur ? Demandons-nous de façon déplacée ? Demandons-nous ce qu’il veut donner ?

    On appelle le sacrement des malades un sacrement de guérison, et de fait, il vient pour donner un signe et un instrument efficace de la tendresse de Dieu pour les malades qui le reçoivent. Soulagement et salut. Soulagement dans la maladie du corps. Salut de la personne pour communier plus intimement au Christ. C’est que la santé n’est pas le salut. Dans l’Evangile, les miracles sont presque toujours liés à la foi : la foi de celui qui demande ou de celui qui reçoit. Mais le Christ lui-même en fera de moins en moins en montant vers sa Passion. Et il n’esquivera même pas sa Passion par un quelconque miracle. Il traverse cette épreuve pour qu’au matin du premier resplendisse la lumière de l’Homme debout, le Ressuscité. Comme Jacob qui traverse la nuit du combat avec l’ange et qui en sort vainqueur mais à jamais blessé à la hanche. Comme Job qui traverse l’épreuve de sa souffrance et qui en sort affermi dans sa fidélité.

    En priant pour tous les malades, ceux de nos familles, ceux de nos amis, ceux de notre paroisse, nous prions pour que le Christ traverse avec eux cette épreuve. Qu’il leur donne la force nécessaire, la patience également, en attendant le matin du premier jour où la lumière viendra tout éclairer.