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Catéchèse de Benoit XVI de ce jour sur Siméon le Théologien

christ.jpg(...) Un point sur lequel réfléchir, chers frères et sœurs ! Siméon le Théologien, ce saint moine oriental nous rappelle tous à une attention à la vie spirituelle, à la présence cachée de Dieu en nous, à la sincérité de la conscience et à la purification, à la conversion du cœur, afin que l'Esprit Saint devienne réellement présent en nous et nous guide. Si, en effet, on se préoccupe à juste titre de prendre soin de notre croissance physique, humaine et intellectuelle, il est encore plus important de ne pas négliger la croissance intérieure, qui consiste dans la connaissance de Dieu, dans la véritable connaissance, non seulement apprise dans les livres, mais intérieure, et dans la communion avec Dieu, pour faire l'expérience de son aide à tout moment et en toute circonstance. Au fond, c'est ce que Syméon décrit lorsqu'il rapporte son expérience mystique. Déjà, lorsqu'il était jeune, avant d'entrer au monastère, tandis qu'une nuit, chez lui, il prolongeait ses prières, en invoquant l'aide de Dieu pour lutter contre les tentations, il avait vu la pièce emplie de lumière. Puis, lorsqu'il entra au monastère, on lui offrit des livres spirituels pour s'instruire, mais leur lecture ne lui procurait pas la paix qu'il recherchait. Il se sentait - raconte-t-il - comme un pauvre petit oiseau sans aile. Il accepta cette situation avec humilité, sans se rebeller, et alors les visions de lumière commencèrent à nouveau à se multiplier. Voulant s'assurer de leur authenticité, Syméon demanda directement au Christ : « Seigneur, est-ce toi qui es vraiment ici ? ». Il sentit retentir dans son cœur la réponse affirmative et en fut réconforté au plus au point. « Ce fut, Seigneur, - écrira-t-il par la suite - la première fois que tu me jugeas, moi, fils prodigue, digne d'écouter ta voix ». Toutefois, pas même cette révélation ne réussit à lui apporter la tranquillité. Il se demandait plutôt si cette expérience ne devait pas elle aussi être considérée comme une illusion. Un jour, enfin, un événement fondamental pour son expérience mystique eut lieu. Il commença à se sentir comme « un pauvre qui aime ses frères » (ptochós philádelphos). Il voyait autour de lui de nombreux ennemis qui voulaient lui tendre des pièges et lui faire du mal, mais, en dépit de cela il ressentit en lui un intense élan d'amour pour eux. Comment l'expliquer ? Bien sûr, un tel amour ne pouvait venir de lui-même, mais devait jaillir d'une autre source. Syméon comprit qu'il provenait du Christ présent en lui et tout lui apparut clair : il eut la preuve certaine que la source de l'amour en lui était la présence du Christ et qu'avoir en soi un amour qui va au-delà de mes intentions personnelles indique que la source de l'amour se trouve en moi. Ainsi, d'un côté, nous pouvons dire que sans une certaine ouverture à l'amour, le Christ n'entre pas en nous, mais de l'autre, le Christ devient source d'amour et nous transforme. Chers amis, cette expérience reste véritablement importante pour nous aujourd'hui, pour trouver les critères qui nous indiquent si nous sommes réellement proches de Dieu, si Dieu est présent et vit en nous. L'amour de Dieu croît en nous si nous demeurons unis à Lui à travers la prière et l'écoute de sa parole, à travers l'ouverture du cœur. Seul l'amour divin nous fait ouvrir notre cœur aux autres et nous rend sensibles à leurs besoins nous faisant considérer chacun comme nos frères et sœurs, et nous invitant à répondre à la haine par l'amour et à l'offense par le pardon.

En réfléchissant sur cette figure de Syméon le Nouveau Théologien, nous pouvons observer encore un élément supplémentaire de sa spiritualité. Sur le chemin de vie ascétique qu'il a proposé et parcouru, la profonde attention et concentration du moine sur l'expérience intérieure confère au Père spirituel du monastère une importance essentielle. Le jeune Syméon lui-même, comme on l'a dit, avait trouvé un directeur spirituel, qui l'aida beaucoup et dont il conserva une très grande estime, au point de lui réserver, après sa mort, une vénération également publique. Et je voudrais dire que l'invitation à avoir recours aux conseils d'un bon père spirituel, capable d'accompagner chacun dans la connaissance profonde de soi, et de le conduire à l'union avec le Seigneur, afin que son existence se conforme toujours plus à l'Evangile, demeure valable pour tous - prêtres, personnes consacrées et laïcs, et en particulier les jeunes. Pour aller vers le Seigneur, nous avons toujours besoin d'un guide, d'un dialogue. Nous ne pouvons pas le faire seulement avec nos réflexions. Et trouver ce guide est également le sens du caractère ecclésial de notre foi. (...)

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